L’Union africaine (UA) a adopté une stratégie et un plan d’action pour le développement agricole sur dix ans, marquant une étape majeure dans le renforcement des systèmes agroalimentaires à travers le continent.
La décision portant soutien de l’Union africaine a été prise lors du Sommet extraordinaire du Programme détaillé de développement de l’agriculture africaine (PDDAA) qui s’est tenu dans la capitale ougandaise, Kampala, du 9 au 11 janvier. Le sommet s’est conclu par l’adoption de la Déclaration de Kampala, qui lance la Stratégie et le Plan d’action décennaux du PDDAA (2026-2035).
Une stratégie alignée sur l’Agenda 2063 de l’UA
Ce plan ambitionne de bâtir des systèmes agroalimentaires résilients pour garantir une Afrique saine et prospère, en cohérence avec l’Agenda 2063 de l’Union africaine.
Josefa Sacko, commissaire de l’UA chargée de l’agriculture, du développement rural, de l’économie bleue et de l’environnement durable, a souligné l’urgence de transformer l’agriculture africaine face aux défis du changement climatique, de l’instabilité économique et des avancées technologiques rapides.
« Nous devons positionner le secteur agricole africain de manière à ce qu’il soit résilient face aux changements climatiques, adaptable aux chocs et capable de tirer parti des innovations technologiques », a déclaré Mme Sacko.
Le président ougandais Yoweri Museveni a exhorté les pays africains à passer d’une économie basée sur l’exportation de matières premières à celle de produits agricoles à forte valeur ajoutée, en appelant à des investissements dans la recherche, l’irrigation et les pratiques agricoles modernes.
Les engagements de la Déclaration de Kampala
La Déclaration de Kampala prévoit plusieurs engagements visant à améliorer la contribution des ressources animales aux systèmes agroalimentaires, notamment : le renforcement des systèmes de surveillance des maladies, l’intensification de la production de vaccins, l’éradication des ravageurs d’ici 2030, la mise en œuvre de protocoles de santé pour protéger la santé humaine, animale, végétale et environnementale.
D’autres priorités incluent notamment l’investissement dans des variétés de cultures fourragères améliorées, le développement de sources d’alimentation alternatives pour renforcer la productivité du bétail et la promotion de pratiques de pêche durable.
Des actions pour une agriculture résiliente et inclusive
Le plan met en avant la reconnaissance du rôle central de l’élevage dans l’économie agricole africaine, le développement de chaînes de valeur intégrées pour les cultures, le bétail et la pêche, l’adaptation climatique, via des systèmes d’irrigation avancés et des pratiques durables pour l’aquaculture et l’élevage et l’élargissement du commerce intra-africain dans le cadre de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), en comblant les lacunes infrastructurelles.
Le plan vise également à autonomiser les femmes, les jeunes et les communautés marginalisées, en les impliquant davantage dans l’innovation et les chaînes de valeur agricoles.
Depuis son lancement en 2003, le PDDAA a joué un rôle clé dans la transformation agricole en Afrique. Il aspire à améliorer la sécurité alimentaire et nutritionnelle, à réduire la pauvreté rurale, à créer des emplois et à contribuer au développement économique tout en protégeant l’environnement.
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