Zimbabwe : l’OMS forme le personnel de santé à l’analyse des données sur le choléra
APA-Harare (Zimbabwe) Le Zimbabwe s’est associé à l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour renforcer la capacité des responsables locaux de la santé à procéder à une analyse rapide et précise des données face à l’épidémie mortelle de choléra qui a fait plus de 140 victimes depuis février.
Dans le cadre de cette initiative, le ministère de la santé et l’OMS ont annoncé lundi dernier qu’ils avaient doté 54 responsables de l’information sanitaire du Zimbabwe des compétences nécessaires pour analyser efficacement les données, afin de permettre des interventions plus efficaces et plus ciblées contre le choléra.
Alex Goredema, responsable de la surveillance rapide des maladies au ministère de la santé, a déclaré qu’une analyse précise et opportune des données constituait l’épine dorsale d’une réponse efficace au choléra, car elle est cruciale pour comprendre la propagation de la maladie, identifier les zones à haut risque et faciliter la mise en œuvre d’interventions opportunes.
« En investissant dans la formation des responsables de l’information sanitaire, nous leur donnons les moyens de prendre des décisions éclairées qui peuvent sauver des vies et empêcher la propagation de la maladie », a déclaré Alex Goredema, responsable de la surveillance rapide des maladies au ministère de la Santé.
Il a noté que grâce à des exercices pratiques et des études de cas, les participants ont acquis une expérience précieuse dans l’analyse d’ensembles de données spécifiques aux épidémies de choléra.
Cette approche pratique garantit que les responsables des données sont bien préparés à relever les défis qu’ils peuvent rencontrer sur le terrain.
L’OMS a annoncé qu’elle avait aidé le ministère zimbabwéen à mettre en place un système de soutien spécialisé pour aider les responsables de l’information sanitaire dans leur travail.
Le système permettrait aux agents d’accéder à des outils d’analyse de données avancés et de bénéficier d’un mentorat permanent de la part de professionnels expérimentés.
En favorisant un environnement de collaboration, le ministère créerait un réseau d’agents d’information sanitaire qualifiés qui pourraient partager les meilleures pratiques et contribuer à l’amélioration continue des techniques d’analyse des données, en particulier dans les situations d’urgence.
La formation, qui s’est déroulée du 13 au 17 novembre, a été financée par le Fonds central d’intervention pour les urgences humanitaires des Nations unies et le Fonds de contingence pour les urgences de l’OMS.
Les autorités sanitaires du Zimbabwe sont en état d’alerte, car le nombre de cas suspects de choléra a franchi la barre des 7 000 ce mois-ci, depuis qu’une épidémie a été signalée en février.
Le premier cas a été signalé dans le district de Chegutu, dans la province de Mashonaland West, le 12 février, mais l’épidémie s’est maintenant propagée à l’ensemble des dix provinces du pays.
Le Zimbabwe est sujet à des épidémies régulières de choléra car les autorités locales ont du mal à fournir de l’eau potable aux habitants.
La plupart des habitants sont donc contraints de boire l’eau de puits non protégés, s’exposant ainsi à des maladies telles que le choléra.
Les derniers cas en date font ressurgir le spectre de la pire épidémie de choléra qu’ait connue le pays, qui a coûté la vie à plus de 4.000 personnes et en a touché plus de 100.000 autres.
JN/fss/te/APA