Le Sénégal a enregistré deux cas de fièvre hémorragique de Crimée-Congo (FHCC) fin avril 2023.
Les autorités sénégalaises se sont levées très tôt pour éviter le syndrome de la Covid-19. Le diagnostic d’un patient, hospitalisé en avril à l’hôpital Dalal Jamm, dans la banlieue dakaroise, a montré la présence de la fièvre hémorragique de Crimée-Congo (FHCC), une maladie virale sévère inscrite dans la famille des maladies émergentes et réémergentes. Le décès du malade a conduit le ministère de la Santé à adopter un niveau d’alerte maximal.
Comme lors de la découverte du premier cas de Covid-19 dans le pays en mars 2020, le Centre des opérations d’urgence sanitaire (Cous) a été activé pour apporter une réponse coordonnée et efficace à l’attaque de la FHCC. C’est ainsi qu’un deuxième cas de Crimée-Congo a été enregistré une dizaine de jours plus tard au nord du pays, un cas finalement guéri, rappelait Dr Boly Diop, directeur de la surveillance épidémiologique et de la riposte vaccinale.
Malgré l’important dispositif du ministère de la Santé, l’Institut de recherche en santé, de surveillance épidémiologique et de formation (Iressef) apporte également sa pierre à l’édifice, confie son président, l’épidémiogiste, le professeur Souleymane Mboup. Son laboratoire basé à Diamniadio, à une trentaine de kilomètres de Dakar, dispose de techniques avancées pour détecter précocement des maladies émergentes et réémergentes du type de la FHCC.
« L’Iressef s’est fixé, entre autres missions, sur comment mieux travailler pour la détection des maladies qu’on appelle émergentes et réémergentes. Nous avons particulièrement renforcé notre capacité. Nous avons envoyé beaucoup de nos agents ailleurs pour acquérir de l’expérience. Nous nous sommes vraiment équipés. Nous avons tous les équipements nécessaires, comme nous l’avions fait pour la Covid-19, pour faire face à la fièvre hémorragique de Crimée-Congo », a fait savoir le professeur Mboup mercredi 24 mai lors d’une réception de la princesse Astrid de la Belgique au siège du laboratoire inauguré en juin 2017.
Pour le futur, le projet phare porte sur l’implantation au Sénégal d’un « centre de bio-production », à travers la firme Bio-Sourcing, note le scientifique sénégalais âgé de 71 ans. « C’est un projet assez simple, mais innovant. Il s’agit de remplacer de grosses usines par des approches plus naturelles, en particulier des chèvreries pharmaceutiques qui pourraient aider à fabriquer des anticorps monoclonaux pour le traitement du cancer et du diabète par exemple. C’est une perspective très innovante », explique le professeur Mboup.
Le président de l’Iressef a indiqué également que son institution, qui est « à but non lucratif » et dont le but est d’« appuyer les politiques de santé du pays », réfléchissait sur les possibilités « d’augmenter sa capacité de tests ».
ODL/ac/APA