Le Sénégal s’est doté d’un programme de Couverture Maladie Universelle (CMU).
Le capital humain est le premier axe du Plan Sénégal Émergent (PSE), référentiel des politiques publiques sur la période 2014-2023. Pour matérialiser sa volonté, le gouvernement a lancé en 2013 son programme de Couverture Maladie Universelle (CMU) marquée par la création en 2015 de l’Agence pour la Couverture Maladie Universelle (ACMU) au profit des populations laissées en rade par le système formel de soins de santé. Mais ce programme de CMU peine à atteindre cet objectif, selon une étude sur « l’efficacité du programme couverture maladie universelle (CMU) au Sénégal » menée par le Consortium pour la recherche économique en Afrique (CREA) et son partenaire au Sénégal, le Consortium pour la recherche économique et sociale (CRES).
« Grâce au programme CMU, la couverture maladie est passée de 20% en 2013 à 49% en 2019. Malgré tout, la moitié de la population sénégalaise reste sans couverture maladie », a dit Fanta Sylla, chercheuse au CRES, qui présentait l’étude, mardi 18 juillet à Dakar, au cours d’un atelier de partage des résultats du projet « Développement du capital humain en Afrique ».
Parmi les causes de la sous-adhésion des populations à la CMU, l’étude note la cotisation annuelle fixée à 7000 F Cfa dont la moitié est supportée par le bénéficiaire et l’autre par l’État.
Pour l’efficience du programme de la CMU, les chercheurs recommandent l’augmentation de l’utilisation des soins de santé, l’amélioration des services, la réduction des coûts et l’amélioration du paquet de soins.
Parlant de l’importance de la CMU, le directeur exécutif du CRES, le professeur Abdoulaye Diagne a affirmé que « la protection sociale permet de créer de la solidarité agissante dans nos sociétés ». « Sur certains aspects, la CMU est efficace, mais ceux qui en bénéficient dépensent beaucoup plus que ceux qui n’en bénéficient pas. C’est pourquoi, il faut un bon ciblage des bénéficiaires », a soutenu le professeur Diagne.
Réinsertion des migrants de retour
S’agissant de l’étude sur « Migration de retour et insertion professionnelle », elle a révélé que les migrants de retour ont plus de chance d’avoir une insertion professionnelle que les populations restées au pays. « Avant leur départ, ces migrants s’activaient essentiellement dans le secteur agricole. Dans leur pays d’accueil, ils travaillent dans le commerce et les services. Mais une fois de retour, les migrants investissent dans le secteur agricole », a expliqué Soukeyna Diallo de l’équipe de chercheurs qui ont réalisé l’étude.
Mme Diallo a fait remarquer que la plupart des migrants de retour veulent migrer de nouveau, d’où l’importance de mettre en place des politiques pour les retenir.
TE/ac/APA