Le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR) affirme que « les services de santé mentale sont pratiquement inexistants et les fournitures médicales limitées » dans ce pays en proie à une guerre entre l’armée au pouvoir et des forces paramilitaires.
Depuis avril 2023, les dissensions entre le général Abdel Fattah Al-Burhan, à la tête de l’armée régulière soudanaise, et le général Mohamed Hamdane Daglo dit Hemeti, qui dirige les Forces de soutien rapide, font crépiter les armes dans ce pays de la Corne de l’Afrique.
Le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR) a lancé, ce mardi, un avertissement indiquant que les conditions de santé se détérioraient rapidement au Soudan, où le conflit a déraciné quatre millions de personnes. « Comme de nombreuses familles sont en déplacement depuis des semaines, avec très peu de nourriture et de médicaments, des taux de malnutrition croissants, des épidémies et des décès connexes continuent d’être observés », a fait savoir William Spindler du HCR dans un communiqué reçu à APA.
Après avoir déploré les conditions dans les camps de réfugiés et les centres de transit, M. Spindler a déclaré que les pénuries chroniques de personnel de santé, les problèmes d’approvisionnement ainsi que les attaques contre le personnel signalées par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) ont considérablement compromis la qualité des soins de santé dans tout le pays.
Dans les mois à venir, le HCR a averti que des épidémies de choléra et de paludisme sont attendues dans un contexte de fortes pluies, d’inondations, d’installations sanitaires inadéquates et d’accès humanitaire entravé. « Les conditions dans un tel scénario sont malheureusement parfaites pour une épidémie de choléra et d’autres maladies similaires », a reconnu le porte-parole de l’OMS, Christian Lindmeier, non sans souligner que l’agence de santé se préparait à une telle situation.
Services de santé en danger
Par rapport à la situation dans l’État du Nil Blanc, William Spindler a déclaré que le manque de médicaments et de personnel médical entrave sérieusement la prestation de services à plus de 144.000 personnes nouvellement déplacées de la capitale, Khartoum, dans 10 camps de réfugiés. De plus, l’analyse des équipes du HCR à White Nile montre que le personnel est étiré, avec au moins 70 patients par clinicien et par jour. C’est au-delà de ce qui est médicalement recommandé.
À Khartoum, en juillet dernier, le personnel de Médecins Sans Frontières (MSF) a été victime d’un assaut. Au total, l’OMS a condamné 53 attaques contre des établissements de santé. Des actes qui compromettent davantage la sécurité sanitaire. « La sécurité et le caractère sacré des soins de santé doivent être protégés à tout moment, en particulier dans les situations de violence mortelle, lorsque le travail des acteurs de la santé et l’accès sécurisé aux services vitaux deviennent encore plus vitaux », a rappelé l’agence de santé onusienne.
M. Lindmeier a également indiqué qu’il y avait un manque de fournitures médicales dans les lieux de combats actifs et dans les zones voisines, en raison de l’afflux massif de personnes nouvellement déplacées. « Cela impose bien sûr un fardeau à tous les États environnants et à la région environnante », a-t-il ajouté.
En tout cas, les humanitaires des Nations Unies ont soutenu que la situation au Soudan est « intenable » car les besoins dépassent ce qui peut être fourni avec les ressources disponibles. À ce jour, l’appel régional pour la réponse aux réfugiés n’est financé qu’à hauteur de 29 %. Depuis le début des combats, le ministère fédéral de la Santé a dénombré plus de 12.000 blessés et plus de 1200 morts.
ID/ac/APA