Sur la question du Sahara marocain, dans le contexte de la décision de la CJUE, M. Bourita a insisté que le statut du Sahara relève exclusivement de l’ONU et de son Conseil de sécurité, notant une certaine « méconnaissance des réalités juridiques, politiques, historiques et humaines » entourant la question.
Mardi à Rabat, Nasser Bourita, ministre marocain des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, a qualifié la décision de la Cour de Justice de l’Union Européenne (CJUE) sur les accords de pêche et agricoles entre le Royaume du Maroc et l’Union Européenne de « déphasée par rapport à la réalité » et de « sans impact » sur la question du Sahara marocain ainsi que sur sa dynamique.
Lors d’une conférence de presse suivant ses échanges avec Fernando Clavijo, président du gouvernement régional des Îles Canaries, M. Bourita a décrit cette décision comme un « coup d’épée dans l’eau ». Il a souligné qu’elle n’avait suscité aucune réaction significative de la part des Nations Unies ou de son secrétaire général et ne nuira pas à l’évolution du dossier.
Concernant les relations entre le Maroc et l’Union Européenne, le ministre marocain a déclaré que cette décision était « isolée ». Il a rappelé la déclaration conjointe de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et du Haut-représentant de l’Union Européenne, Josep Borrell, ainsi que le soutien exprimé par plusieurs États membres de l’UE, qui ont réaffirmé leur engagement envers le partenariat avec le Maroc.
Bourita a également fait état d’un nouveau revers pour les partisans de l’indépendance du Sahara au sein du Parlement européen, suite à l’échec de leurs tentatives d’inscrire un débat sur les arrêts de la CJUE concernant les accords Maroc-UE. Pour le ministre, il incombe à l’Europe de trouver des solutions appropriées et d’assurer la sécurité juridique que le Maroc, en tant que partenaire, est en droit d’attendre. Il a précisé que les principes et les « lignes rouges » du Royaume demeurent « clairs et non négociables« .
De son côté, Fernando Clavijo a réaffirmé l’adhésion du gouvernement régional des Îles Canaries à la déclaration conjointe de la présidente de la Commission européenne et du Haut-représentant de l’Union européenne, réaffirmant leur engagement à renforcer les relations entre l’UE et le Maroc. Il a également salué les propos de son homologue espagnol, José Manuel Albares, qui a mis en avant l’importance du partenariat stratégique entre l’Espagne et le Maroc, et sa volonté de « préserver et promouvoir » ce lien.
En évoquant le dossier du Sahara marocain, M. Clavijo a confirmé la position du gouvernement canarien en accord avec celle du gouvernement espagnol, telle qu’énoncée dans la Déclaration conjointe adoptée le 7 avril 2022, suite à la rencontre entre le Roi Mohammed VI et le président du gouvernement espagnol, Pedro Sánchez.
RT/Sf/APA