Les élections législatives du 29 mai, à l’issue desquelles sera choisi un président, s’annoncent particulièrement disputées, l’ANC risquant, pour la première fois de son histoire, de perdre sa majorité absolue.
Le petit parti radical Umkhonto We Sizwe (MK), récemment créé et soutenu par l’ancien président Jacob Zuma, va pouvoir se présenter aux élections en Afrique du Sud le 29 mai, un tribunal ayant écarté mardi une demande de l’ANC au pouvoir qui jugeait son enregistrement irrégulier.
Le tribunal électoral à Johannesburg, qui avait été saisi par le Congrès national africain (ANC) au pouvoir depuis trente ans, a affirmé dans sa décision en première instance qu’il n’y avait rien d’illégal dans l’enregistrement du MK par la commission électorale (IEC).
« Nous estimons qu’il n’y a rien d’illégal dans l’enregistrement du MK » comme parti politique en septembre dernier, a lu le tribunal, estimant la demande de l’ANC trop tardive et pas assez argumentée.
« Les explications de l’ANC sont irrationnelles et ne parviennent pas du tout à justifier son retard dans l’introduction de la demande », a ajouté la juge Lebohang Modibale.
Les élections législatives du 29 mai, à l’issue desquelles sera choisi un président, s’annoncent particulièrement disputées, l’ANC risquant, pour la première fois de son histoire, de perdre sa majorité absolue, l’obligeant sans doute à former une coalition pour s’accrocher au pouvoir.
Le MK, qui tire son nom de l’ancien bras armé de l’ANC lorsque le parti en exil de Nelson Mandela combattait le régime de l’apartheid, avec Jacob Zuma en tête d’affiche, risque encore d’affaiblir l’ANC.
Les derniers sondages donnent jusqu’à 13% de voix au MK au niveau national. Il pourrait notamment obtenir un bon score dans la province zouloue, terre d’origine de M. Zuma, qui compte le plus grand nombre de membres de l’ANC et qui, avec la province autour de Johannesburg, compte aussi le plus grand nombre d’électeurs.
Le MK avait commencé ses démarches pour s’enregistrer comme parti auprès de la commission électorale en juin 2023. L’IEC avait repéré des signatures qu’elle a jugé douteuses et le petit parti a corrigé le tir et de nouveau soumis sa demande en août, a détaillé le tribunal.
La commission a ensuite « réexaminé la demande, constaté qu’elle répondait à toutes les exigences statutaires et réglementaires applicables et a enregistré le MK en tant que parti politique le 7 septembre », a encore déclaré le tribunal lors de cette courte audience.
L’ANC ne se décide à contester cet enregistrement qu’en janvier, « au motif que le nom enregistré du MK, sa marque et son symbole distinctifs », très semblables à ceux de l’ANC, étaient « susceptibles de tromper ou de confondre les électeurs ».
Trop tard et pas convaincant sur les raisons de ce retard, a jugé mardi le tribunal électoral.
AFP