Le témoignage des victimes démarre ce mardi 14 février.
Le procès du massacre du septembre 2009 a franchi une première étape avec la fin de l’interrogatoire, ce lundi 13 février du dernier des onze accusés qui ont défilé depuis septembre dernier au tribunal criminel de Dixinn.
A la barre depuis mardi, le sergent-chef Paul Mansa Guilavogui a été interrogé sur sa participation à la commission des massacres, viols et pillages du 28 septembre 2009.
Ce militaire qui était en service au Camp Koundara au moment des massacres du 28 septembre 2009 a, tout au long des débats, clamé son innocence.
Il a indiqué devant la barre que le jour des faits, il n’était pas à Conakry mais plutôt en Haute Guinée, dans la ville de Kankan.
Ce militaire qui a été radié des effectifs de l’armée en 2010 ajoute que c’est « sous l’effet des tortures qu’il a fait des déclarations sur les événements du 28 septembre 2009 ».
Après trois jours à répondre aux questions des avocats de la partie civile et des conseils de ses co-accusés, l’interrogatoire de M. Guilavogui a pris fin ce lundi 13 février.
Le tribunal a rejeté la demande de liberté provisoire introduite par ses avocats. Ses avocats ont sollicité une mise en liberté provisoire, rejetée par le tribunal.
Après cette étape cruciale du procès marquée par les dénégations de Aboubacar Sidiki Diakité dit Toumba et de son ancien chef Moussa Dadis Camara, tous les deux accusés en même temps que neuf autres membres de l’ancienne junte (2008-2009) « meurtre, assassinat, viols, pillages, incendies volontaires, vol à main armée, coups et blessures volontaires, torture, enlèvement et séquestration, violence sexuelle, attentat à la pudeur », le juge Ibrahima Sory II TOUNKARA a ordonné la comparution des victimes dès mardi 14 février 2023.
Cette décision du président du tribunal n’a pas fait l’unanimité au sein des parties au procès. La partie civile avait sollicité à ce que l’audience soit renvoyée à la semaine prochaine au motif que certaines victimes de viols doivent comparaitre voilées alors qu’un tel dispositif n’est pas encore prêt.
A l’issue des discussions autour de la proposition de la partie civile, celle-ci a été rejetée par le juge. Ce qui veut dire que les débats reprendront ce mardi avec la déposition des victimes.
Le 28 septembre 2009, la répression d’une manifestation de l’opposition et de la société civile contre une éventuelle candidature de Dadis Camara, chef de l’ancienne junte a fait plus de 150 morts. Plusieurs dizaines de femmes ont été également victimes de viol lors de cet évènement tragique.
ASD/ac/APA