Depuis le quartier La Minière de Conakry où il est confiné à domicile par les agents de la sécurité, le président de l’Union des forces républicaines (UFR, opposition) et membre du Front national pour la défense de la constitution (FNDC), Sidya Touré a déploré la mort d’hommes enregistrés, lundi, au cours des manifestations dans la capitale contre un 3ème mandat pour le président Alpha Condé.
Pour l’opposant Touré, même si les manifestations ont été « une réussite » dans le pays, il y a lieu de dénoncer « la répression des forces de l’ordre contre les manifestants ». «Il y a au moins un ou deux jeunes gens qui ont été gravement atteints. Nous déplorons ces morts. Il y en a aussi un qui a un pronostic vital très engagé, sans compter d’autres qui sont sous blessures », a déploré l’ancien Premier ministre qui faisait le bilan de la mi-journée des manifestations.
Depuis lundi matin, les activités ont tourné au ralenti dans plusieurs quartiers de Conakry et à l’intérieur du pays à la suite de l’appel à manifestation du FNDC contre un troisième mandat du président Alpha Condé.
A Conakry notamment, les échauffourées entre forces de l’ordre et manifestants ont fait deux morts et plusieurs blessés.
Selon Mohamed Lamine Kamissoko, député du Rassemblement du Peuple de Guinée (Rpg, au pouvoir), le FNDC est un regroupement de « hors-la-loi ». « C’est le président Alpha Condé qui a fait que ces gens-là exagèrent. Il leur a laissé trop de liberté d’action. Comment un groupe qui ne représente même pas la moitié de la population peut-il parler au nom de tout un peuple ? Qu’il nous laisse, même si c’est pour deux semaines, avec le FNDC, on verra qui est qui dans ce pays », a-t-il fulminé.
Dimanche soir, dans un communiqué, le Procureur de la République près le tribunal de première instance de Dixinn a qualifié l’appel à manifestation du FNDC « d’une gravité certaine contre la sécurité publique », avant de déclarer qu’une procédure d’enquête de police judiciaire a déjà permis « l’interpellation de plusieurs personnes qui seront, prochainement, déférées à mon parquet ».
SD/te/APA