Plus de quatre mois après l’ouverture du procès des massacres du 28 septembre 2009, le père de Aboubacar Sidiki Diakité, un des principaux accusés, a brisé le silence.
Chez lui à Béhanzin, un quartier de la commune de Matoto, dans la périphérie de Conakry, Mamadi Diakité, reçoit ce jeudi 26 janvier un groupe de journalistes dans un cadre sobre. Le vieil homme, colonel de l’armée à la retraite et ancien garde du corps du premier président de la Guinée indépendante, Ahmed Sékou Touré, tue le temps dans un hamac, s’amusant avec ses petits-fils. Une façon pour lui d’oublier sommairement le « triste » sort de son fils.
Âgé de plus de 80 ans, Mamadi Diakité est le père d’Aboubacar Sidiki Diakité dit Toumba, l’un des principaux accusés du massacre du 28 septembre 2009 au stade du même nom. Le procès se tient devant le tribunal criminel de Dixinn, à Conakry et voit défiler une dizaine d’accusés, dont l’ancien président de la junte, Moussa Dadis Camara dont l’interrogatoire a pris fin mardi 25 janvier.
Ancien aide de camp de ce dernier, Toumba Diakité a comparu en octobre dernier et nié être le cerveau des événements tragiques du 28 septembre qui ont fait 157 morts et une dizaine de femmes violées, selon un décompte des Nations unies.
Son père qui suit le procès de loin devant son poste téléviseur n’en est pas moins convaincu. « Toumba est présenté comme l’ennemi du peuple, tout le monde rejette la faute sur lui pour dire qu’il a tiré, seul Dieu sait, mais il n’est pas coupable. Il ne ferait jamais ça », tente-t-il de convaincre. « Jamais au grand plus grand jamais, mon fils n’est pas coupable », insiste le vieil homme.
Pour disculper son fils, il s’appuie sur les traits de caractère de cet accusé qui est « quelqu’un de véridique » et « respectueux de la vie humaine ». En effet, plaide M. Diakité, l’ancien aide de camp de Dadis Camara a « démontré depuis le début de sa comparution » qu’il n’est en rien mêlé à ce qu’on lui reproche.
Indiquant qu’il fait confiance aux « juges de ce tribunal » qui sont des « personnes réfléchies », l’octogénaire croise toutefois les doigts en priant « Dieu » pour qu’il « sauve » son fils.
ASD/ac/odl/APA