Le chef de la junte militaire a réitéré son engagement et celui des membres de la transition à ne pas se présenter aux prochaines élections.
Le Colonel Mamady Doumbouya est officiellement investi président de la République de Guinée. Le chef du Groupement des forces spéciales ayant renversé Alpha Condé le 05 octobre dernier a prêté serment ce vendredi au Palais Mohammed-V de Conakry devant le président de la Cour suprême, Mamadou Sylla.
Dans son allocution, il a juré « de préserver en toute loyauté la souveraineté nationale », de « consolider les acquis démocratiques, de garantir l’indépendance de la patrie et l’intégrité du territoire national ».
Le nouveau président a saisi l’occasion pour dresser les principales missions de la transition, dont la durée reste encore inconnue. Parmi celles-ci, figurent notamment l’élaboration d’une Constitution et l’organisation d’élections libres, transparentes et crédibles.
Selon Mamady Doumbouya, le Conseil national de la transition (CNT) et le gouvernement de transition seront prochainement mis en place conformément à la charte de la transition dévoilée dans la nuit de lundi à mardi derniers à la télévision nationale.
Selon ce document, la junte du Colonel Doumbouya s’est engagée à faire des réformes institutionnelles, administratives, économiques et politiques, à rédiger une nouvelle Constitution et organiser de futures élections locales, parlementaires et présidentielle.
Le document qui tient lieu de texte fondamental de la transition prévoit qu’à côté de la junte, organisée dans le cadre d’un Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD) et dont le chef cumule les titres officiels de président de la transition, de chef de l’Etat et des forces armées, un gouvernement dirigé par un premier ministre civil et un organe législatif, en l’occurrence le CNT, seront chargés de gérer le pouvoir en attendant les élections générales.
Selon ce texte, aucun membre de ces organes ne pourra, cependant, se présenter « ni aux élections nationales ni aux élections locales qui seront organisées pour marquer la fin de la transition ». Ce qui est conforme à une exigence de la Cédéao (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest), l’organisation régionale qui a suspendu la Guinée de ses instances au lendemain du renversement du président Condé. La charte reste, cependant, muette sur le début et surtout la durée de la période de transition, que l’organisation sous-régionale espérait ne pas dépasser une période de six mois.
Composé de 81 membres nommés par décrets sur propositions des partis politiques, des organisations de la société civile, des syndicats, du patronat et des forces armées et de sécurité, le CNT aura notamment pour tâche d’élaborer une nouvelle Constitution et de nouvelles lois électorales. Les membres du gouvernement du président déchu, et ceux des institutions liées à son régime ne pourront pas y siéger, selon la charte.
Lors de son investiture vendredi, le Colonel Doumbouya a rassuré qu’il « mesure à sa juste valeur l’immensité des charges » qui lui sont confiées, en sa qualité de président de la République.
ARD/te/Los/APA