Soucieuse de la sécurité de sa frontière avec le Mali, la Guinée a fait appel à la France.
Les autorités de la transition guinéenne craignent une infiltration jihadiste à partir du Mali avec lequel leur pays partagent 885 kilomètres de frontières. Pour éviter un tel scenario difficile à gérer, Conakry a demandé au printemps 2022 l’appui de Paris pour sécuriser cette partie de son territoire qui pourrait servir de base arrière à des groupes qui se propagent de façon inquiétante dans la sous-région ouest-africaine.
Selon l’hebdomadaire Africa Intelligence, les autorités françaises ont accédé à la requête de leurs homologues guinéennes en envoyant depuis cet été des personnels de façon ponctuelle afin de former les unités locales. Cette formation est assurée par les Éléments français au Sénégal (EFS).
Les EFS sont présents au Sénégal depuis 2011 et ont pour vocation d’assurer les intérêts de la France, de protéger des ressortissants français, d’appuyer les déploiements des opérations dans la sous-région et de contribuer à la coopération opérationnelle régionale.
Depuis le 5 septembre, la Guinée est gouvernée par une junte militaire dirigée par le Colonel Mamadi Doumbouya après un coup d’Etat contre Alpha Condé. Cet ancien légionnaire de l’armée française est en conflit avec la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) en raison de son inflexibilité sur la durée de la transition fixée à 36 mois alors que pour l’organisation sous-régionale, celle-ci ne peut excéder 24 mois.
N’ayant pas réussi sur le terrain de la médiation, la Cédéao a décidé de passer à la vitesse supérieure jeudi 22 septembre, en marge de la 77e Assemblée générale des Nations-Unis à New-York, infligeant à la Guinée des « sanctions graduelles au niveau diplomatique, économique et financier ».
AC/APA