Umaro Sissoco Embaló, plus jeune président de la Guinée-Bissau, incarne pour ses partisans le « changement », mais il aura la lourde tâche de présider aux destinées de ce pays de l’Afrique de l’ouest à l’histoire politique fort mouvementée.
À seulement 47 ans, Umaro Sissoco Embaló a été porté à la tête de la Guinée-Bissau. Le chef de file du Mouvement pour l’alternance démocratique (Madem G-15) a été proclamé mercredi 1er janvier 2020 vainqueur du second tour de l’élection présidentielle.
Cet ancien Premier ministre (2016-2018) du président José Mário Vaz a obtenu 53,55 % des suffrages exprimés, contre 46,45% pour Domingos Simoes Pereira, le candidat du Parti Africain pour l’Indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC), formation dominante de la vie politique dans cette ancienne colonie portugaise indépendante en 1974 après une longue guerre de libération nationale.
Général de brigade de réserve, Umaro Embaló est un spécialiste des questions de défense et géostratégiques. Proche de plusieurs dirigeants africains, il dispose d’un vaste réseau de relations sur le continent. Cet ancien proche de l’ancien guide libyen Mouammar Kadhafi a occupé par le passé le poste de représentant en Afrique de l’ouest d’un fonds d’investissement appartenant à la Libye.
Le président nouvellement élu est un dissident du PAIGC. Sa formation politique, le Madem G15, a été créée il y a juste un an et demi. Ce polyglotte qui parle parfaitement le portugais et le français devra néanmoins cohabiter avec ses anciens camarades du PAIGC, majoritaires à l’Assemblée nationale.
Selon la Constitution bissau-guinéenne, c’est le parlement qui désigne le Premier ministre. Mais ce choix est susceptible d’être révoqué par le président de la république. Avec 27 sièges, le Madem est la deuxième force politique à l’hémicycle.
La Guinée-Bissau, 1,8 million d’habitants, a connu plusieurs cycles de crises depuis son accession à l’indépendance en 1974. Très impliquée dans la vie politique, l’armée y a exécuté plusieurs coups d’Etat dont le dernier remonte à 2012 et qui ont déstabilisé le pays.
Pour rassurer l’opinion publique, le Général Biague Na Ntam, chef d’état-major de l’Armée a assuré à la veille de cette élection présidentielle que les militaires ne sortiront pas des casernes.
Selon les résultats issus des urnes, Umaro Embaló père de trois enfants, est arrivé en première position dans sept des dix régions que compte la Guinée-Bissau.
NM/id/te/APA