Le chef d’état-major général des forces armées de la Guinée-Bissau (CEMGFA), Biaguê Na Ntan, a rejeté lundi à Bissau la décision de la Cedeao de renforcer sa force militaire d’alerte «ECOMIB» dans le pays afin d’assurer la sécurité de l’élection présidentielle du 24 novembre.
S’exprimant lors de la cérémonie marquant le 55e anniversaire de l’établissement des Forces armées bissau-guinéennes, en présence du ministre de la Défense nationale, Luis Melo, le général Biaguê Na Ntan a déclaré que le contingent militaire de l’organisation sous-régionale n’allait pas entrer dans leur pays.
Une mission militaire de la Cedeao qui était à la capitale Bissau cette semaine a rencontré le ministre de la Défense Luis Melo, le secrétaire d’État à l’ordre public, Mario Saiegh, le Premier ministre bissau-guinéen, Aristides Gomes et le chef de l’État sortant, José Mario Vaz pour préparer le déploiement de troupes de l’ECOMIB.
Toutefois, a assuré le général Biaguê Na Ntan, la possibilité de la Guinée-Bissau d’entrer dans les forces de police sous-régionales reste ouverte.
« Ce sont nos collègues militaires et je suis membre du Comité des chefs d’état-major de la Cedeao, et je vous assure que l’armée étrangère ne viendra jamais en Guinée-Bissau, peut-être la police », a-t-il soutenu.
Na Ntan a insisté par ailleurs que les forces armées bissau-guinéennes n’étaient pas intéressées par les affaires politiques ni par un coup d’État, notant que celles-là sont disposées à assurer la sécurité du processus électoral en Guinée-Bissau.
Le ministre de la Défense nationale, Luís Melo, a pour sa part rappelé le rôle des forces armées dans la crise politique actuelle dans le pays, tout en exhortant les forces armées à continuer de s’acquitter de leurs obligations constitutionnelles.
A sa suite, d’autres hommes politiques bissau-guinéens ont critiqué la position de la Cedeao pour renforcer sa force militaire en Guinée-Bissau, affirmant qu’il s’agissait d’une ingérence dans les affaires intérieures du pays.
Le Parti de rénovation sociale (PRS) considère cette décision de la Cedeao comme une « déclaration de guerre » car toute tentative d’augmenter des contingents militaires supplémentaires dans le pays trahirait l’héritage politique d’Amilcar Cabral et de Kumba Ialá.
Les forces d’alerte de l’ECOMIB ont été déployées en Guinée-Bissau depuis 2012 à la suite d’un coup d’État qui a renversé le régime de Carlos Gomes Júnior.
Depuis lors, les chefs d’État de la Cedeao ont décidé d’envoyer la force ECOMIB dans le pays afin d’assurer la sécurité des institutions et des personnalités politiques bissau-guinéennes.
NM/odl/te/APA