Le président sortant de la Guinée-Bissau, Jose Mario Vaz, a reconnu sa défaite à l’issue du premier tour de la présidentielle, soulignant qu’en dépit «des irrégularités» qu’il a dénoncées lors du scrutin et de l’affiche « programmée » du second tour, il est prêt à passer «fièrement» et avec une «conscience tranquille», le témoin à son futur successeur.
« Je reste fidèle aux idéaux de paix, de démocratie et de liberté qui m’ont toujours guidé et j’accepte tous les résultats publiés par l’organe de gestion électorale, la Commission nationale électorale (CNE) », a notamment déclaré José Mário Vaz, dans une adresse à la presse de 15 minutes, jeudi soir à Bissau.
« En transférant l’écharpe présidentielle à mon successeur, un fait sans précédent en Guinée-Bissau, je le ferai avec fierté, car ce sera une étape importante dans la démocratie en Guinée-Bissau. Ma conscience est tranquille, en paix, parce que je n’ai pas tué, je n’ai pas volé, je n’ai pas menti, je n’ai pas torturé, je n’ai pas violé les droits et j’ai rempli mon devoir de président de la République », a ajouté M. Vaz, arrivé quatrième à l’issue du premier tour de la présidentielle avec 12,41 % des voix.
Selon les résultats provisoires de la CNE, il est largement devancé par les deux protagonistes du second tour : Domingos Simões Pereira, le candidat Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC), arrivé en tête avec 40,13% des voix, et Umaro Sissoco Embaló, le candidat du Mouvement pour l’alternance démocratique (Madem-G15), crédité de 27,65% des suffrages.
Analysant le scrutin, le président sortant a dans un premier temps félicité les 11 autres candidats ayant participé au scrutin de dimanche et souhaité « bonne chance » aux deux qualifiés pour le second tour, prévu pour le 29 décembre 2019.
Toutefois, José Mario Vaz qui s’exprimait depuis son quartier général de campagne a soutenu que « le président de la CNE et son équipe étaient en possession de toutes les données et ils savaient parfaitement qui devrait vraiment participer à ce match de second tour ».
Il a également déploré le fait qu’il n’a pas été écouté quand il a dénoncé certaines « irrégularités » liées notamment au retard dans la publication de la liste électorale, le mauvais fonctionnement de plusieurs bureaux de vote et le bourrage d’urnes.
Lançant enfin « un appel à la communauté internationale » pour lui signifier que par contribution « à la pacification » de la Guinée-Bissau il acceptait les résultats du premier tour de la présidentielle en guise de contribution, Mario Vaz a annoncé qu’il allait s’investir dans le secteur privé en vue de «continuer à servir» son pays et ses compatriotes.
Agé de 62 ans, José Mario Vaz a eu un mandat de cinq ans (mai 2014-juin 2019) à la tête de la Guinée-Bissau. A la fin de ce mandat marqué par plusieurs dissensions politiques avec sa formation politique, le PAIGC –qui a fini par l’exclure de ses rangs– et les tiraillements avec ses Premiers ministres, il avait été maintenu à la tête du pays à titre intérimaire par la CEDEAO, le temps que se tienne l’élection présidentielle.
NM/cat/APA