Entre janvier et juillet 2024, 189 personnes, dont des enfants, auraient perdu la vie lors des traversées et 265 lors des opérations d’interception en mer en Tunisie. D’où le rappel par l’Onu des droits des migrants.
Le Conseil des droits de l’homme de l’ONU a publié, ce lundi 14 octobre, un rapport accablant dénonçant les mauvais traitements infligés aux migrants en Tunisie. Ce document met en lumière des pratiques inquiétantes, pointant directement du doigt les garde-côtes et les forces de sécurité tunisiennes.
Le rapport évoque des violences physiques en mer, des tentatives de faire chavirer les embarcations de migrants, ainsi que des transferts forcés vers des pays voisins comme la Libye et l’Algérie. Selon les experts, certains migrants ont même été victimes de tirs alors qu’ils tentaient de rebrousser chemin.
Ces révélations ne sont pas nouvelles pour les ONG spécialisées dans les secours en mer. Ces organisations rapportent régulièrement des cas d’embarcations arraisonnées par les autorités tunisiennes, parfois dépouillées de leurs moteurs et réserves de carburant, avant de laisser les migrants dériver au large des côtes.
D’après le rapport, entre janvier et juillet dernier, 265 personnes ont perdu la vie lors d’opérations d’interception en mer, tandis que 189 autres sont décédées au cours de traversées. De plus, 95 migrants sont portés disparus.
Ces pratiques inquiètent d’autant plus que, cet été, la Tunisie a obtenu une extension de la zone maritime sous son contrôle pour les opérations de sauvetage en mer. Les ONG, à l’instar de SOS Méditerranée, jugent la Tunisie non sécurisée pour le débarquement des migrants et dénoncent la complicité de l’Union européenne, qui, selon elles, déléguait la gestion de ses frontières à des pays tiers du sud de la Méditerranée, comme la Tunisie.
RT/Sf/te/APA