La nouvelle décision de suspension mercredi des opérations foncières dans plusieurs zones du pays est jugée de « curieuse » par des médias sénégalais.
Le gouvernement sénégalais, dans son effort de régulariser les litiges et les attributions irrégulières sur le foncier, a une nouvelle fois suspendu les opérations foncières dans plusieurs zones du pays, à l’exception des projets initiés par l’Etat. La décision a provoqué de nombreux commentaires, surtout au niveau de la presse.
« Conformément aux instructions reçues, toutes formes de construction, à l’exception des projets initiés par l’État, sont suspendues pour une période de trois mois à compter du 29 juillet 2024 », a indiqué la Direction générale de la surveillance et du contrôle de l’occupation du sol (DSCOS), rattachée aux services du Premier ministre Ousmane Sonko, dans une note de service datée du 31 juillet.
Les zones concernées incluent notamment les lotissements BOA, Hangar Pèlerins, Recasement 2 – Aéroport Dakar, EGBOS sur la VDN de Dakar, EOGEN 1 et 2, ainsi que plusieurs autres sites stratégiques du pays, précise le document signé par le nouveau directeur général de la DSCOS, le colonel Amadou Ousmane Ba.
Cette mesure, largement commentée par les quotidiens sénégalais ce vendredi, est qualifiée de « curieuse » par Bës Bi, qui rappelle que « ce sont les mêmes zones ciblées en avril ». Le journal souligne que le rapport de la Commission ad hoc chargée du contrôle et de la vérification des titres et occupations sur les anciennes et nouvelles dépendances du Domaine public maritime dans la région de Dakar n’a pas encore été publié malgré sa réception par le chef du gouvernement.
L’Observateur met en lumière les « conséquences désastreuses » de cette nouvelle mesure, notant que « des milliers de jeunes seront au chômage ». Le journal indique que « rien qu’à Eiffage Sénégal, plus de 1200 travailleurs sont en arrêt », avant de compatir aux « moments difficiles » que traversent les sociétés de BTP, dont la trésorerie « est à terre ».
De son côté, L’Info précise que « la DSCOS monte au front », soulignant que la direction agit après la suspension par le gouvernement des demandes de baux et l’arrêt des chantiers dans des zones géographiques sensibles, notamment le littoral.
L’AS note que le nouveau Directeur général de la DSCOS, Amadou Ousmane Ba, fait preuve de grande rigueur depuis sa nomination le 3 juillet dernier. Selon le journal, il cherche à réussir là où ses prédécesseurs ont échoué, en appliquant strictement les directives du chef du gouvernement et du président de la République concernant les opérations foncières.
ODL/te/Sf/APA