L’Etat malawite veut recouvrer l’argent détourné de ses ces caisses et des entreprises publiques.
Le Procureur général du Malawi, Thabo Nyirenda, a donné aux entreprises et aux particuliers un ultimatum de 60 jours pour restituer les fonds reçus dans le cadre de marchés publics douteux, sous peine de poursuites judiciaires.
Dans un communiqué publié, hier dimanche, M. Nyirenda a appelé toutes les personnes et institutions qui auraient été complices de marchés douteux ayant escroqué le gouvernement à se manifester d’ici le 9 mars, sous peine de poursuites judiciaires.
« Conformément à la loi sur l’équilibre de la justice et de la restitution, le Procureur général a également annoncé une amnistie générale de 60 jours pour tous ceux qui pourraient avoir fraudé le gouvernement ou acquis des richesses de manière illicite, que ce soit par le biais de la fraude et de la corruption dans les marchés publics ou autrement, mais qui sont prêts à restituer ou à rendre volontairement lesdites richesses dans les 60 jours suivant la date du présent document », a déclaré M. Nyirenda.
Il a ajouté : « L’amnistie s’étend aux 77 dossiers du Cashgate qui sont actuellement devant les autorités de poursuite, aux banques commerciales qui ont facilité le Cashgate et aux enquêtes liées à M. Zuneth Sattar ».
Le Cashgate est le plus grand scandale financier de l’histoire du Malawi, qui s’est produit entre 2012 et 2014 pendant le mandat de l’ancienne présidente, Joyce Banda. Au cœur du scandale, se trouvait un système informatique de stockage d’informations financières qui aurait été manipulé par certains fonctionnaires pour détourner des millions des caisses de l’Etat.
On estime que jusqu’à 250 millions de dollars US pourraient avoir été perdus à cause de paiements frauduleux à des hommes d’affaires pour des services qui n’ont pas été rendus.
Zuneth Sattar, quant à lui, est un homme d’affaires local qui a été impliqué dans plusieurs marchés publics douteux, dont l’un a conduit à l’arrestation le mois dernier du ministre des Terres et du Développement urbain, Kezzie Msukwa.
Le ministre, qui est en liberté sous caution, est accusé d’avoir reçu des pots-de-vin de Sattar pour influencer l’attribution de terrains à des entreprises appartenant à l’homme d’affaires.
JN/fss/te/APA