Le Rassemblement du Peuple de Guinée (RPG) s’est joint à la grande coalition des partis politiques pour dénoncer le chronogramme de la transition proposé par la junte.
Trahison pour les uns. Mariage de raison pour les autres. Chacun y va de son commentaire pour donner son opinion sur l’adhésion du Rassemblement du Peuple de Guinée (RPG) au Groupe de 58 formations politiques (G58) dirigé par l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG) de Cellou Dalein Diallo.
« Ah les politiques ! Comment peut-on pactiser avec le diable pour des intérêts inavoués ? C’est une insulte aux mémoires de toutes les victimes d’Alpha Condé », proteste Ataoulaye Mo Bantignel sur Twitter. Dans le même réseau social, Thierno Bah invite ses compatriotes à « ouvrir les yeux » parce que « la politique, telle que pratiquée en Guinée, est malsaine. Par conséquent, elle n’en vaut pas la peine ».
Pour Alpha Amadou Diallo, Cellou Dalein Diallo « ne devrait pas traiter avec eux (RPG et alliés). Ils sont mourants. Autant les laisser reposer en paix ». « Le RPG et l’UFDG n’ont pas besoin de vos leçons de morale. Ceux qui n’ont pas vu venir ce rapprochement sont ceux qui font la politique avec le cœur et non la tête », rétorque Ibrahim Oularé.
A l’en croire, cette union entre ces deux grands partis était bien prévisible dès le 5 septembre. Les prémices ont été posées, d’après lui, quand leurs membres ont commencé à être inquiétés par le Comité National du Rassemblement pour le Développement (CNRD).
Plusieurs cadres du RPG ont été emprisonnés depuis la chute d’Alpha Condé. Son rival éternel, Cellou Dalein Diallo, est également visé par des poursuites judiciaires dans l’affaire dite Air Guinée. Celle-ci concerne la vente du tout dernier avion de ladite compagnie aérienne et son patrimoine.
Ibrahim Oularé est persuadé que cette alliance perdurera « tant que le CNRD continuera à frapper le RPG et l’UFDG avec le même fouet ». « Pourquoi réduire cette coalition des partis politiques à une rencontre RPG-UFDG ? », s’interroge de son côté l’activiste Moriah Kaba alors qu’il ne s’agit pas d’ « une alliance politique ». Cela fait dire à un internaute guinéen que « les gens font preuve de mauvaise foi sur le sujet ».
Tout compte fait, Dian Lelouma espère que les trois grands partis politiques pèseront devant le gouvernement de transition qui était parti pour durer 39 mois. Une durée rejetée par l’écrasante majorité de la classe politique réunie ce mercredi au siège de l’UFDG. Le même jour, le Conseil National de la Transition (CNT), organe législatif, a voté en faveur d’une transition de 36 mois.
ARD/id/APA