La Directrice exécutive de l’ONG Partners West Africa-Sénégal (PWA-Sénégal), Adjiaratou Wakha Aïdara Ndiaye, a plaidé, lundi à Dakar, pour une approche inclusive et participative dans la lutte contre les violences basées sur le genre (VBG).
Au Sénégal, les victimes de violences basées sur le genre (VBG), y inclus les violences sexuelles, rencontrent d’énormes difficultés à recevoir une prise en charge minimale. Les principales barrières sont le manque de connaissance des procédures approuvées en la matière mais aussi l’absence de coordination entre les étapes et les différents acteurs de la prise en charge.
Pour pallier ce problème, le professeur Adjiaratou Wakha Aïdara Ndiaye préconise une mutualisation des forces dans le combat. « Dans ce contexte actuel de pandémie à Covid-19 qui depuis deux ans a exacerbé les violences faites aux femmes et aux filles, […] la meilleure façon de lutter plus efficacement contre ces VBG est d’adopter à tous les niveaux, une approche participative et inclusive des tous les acteurs », a-t-elle déclaré.
Adjiaratou Wakha Aïdara Ndiaye s’exprimait à l’occasion de l’atelier de lancement du projet intitulé « Promouvoir une police centrée sur les survivants des VBG en Afrique de l’Ouest » et financé par la Fondation FORD.
Ce programme vise à réduire drastiquement les cas de violences sexuelles et sexistes grâce à des données probantes susceptibles de proposer un modèle positif du secteur de la sécurité afin d’améliorer la prévention et les réponses aux VBG en Afrique de l’ouest particulièrement au Sénégal et au Nigéria.
« Le résultat de cette approche intersectionnelle fondée sur des données factuelles devrait être intégré à tous les efforts visant à prévenir et à répondre à la VGB », a-t-elle dit.
Ce faisant, a-t-elle poursuivi, « la question de l’impunité serait combattue de telle sorte que les auteurs des VGB assument leur pleine responsabilité et que l’Etat intervienne pour prévenir et lutter contre tous les actes de violence perpétrés à l’égard des femmes et des filles dans toutes leurs diversités. »
Pour la présidente du Haut conseil du dialogue social, Innocence Ntap Ndiaye, cette approche préventive à saluer, combinée au dialogue et au partage de bonnes pratiques, permettra de réduire de façon drastique la survenance de ces cas, mais également, une meilleure prise en charge des victimes, de plus en plus nombreuses.
Le point focal genre de la police nationale, commissaire Bintou Guissé, a, de son côté, fait savoir que « les violences basées sur le genre se posent avec acquitté au Sénégal ». A l’en croire, il ne se passe pas un seul jour sans que la police ne soit interpellée sur un cas de VBG.
Elle a ainsi rappelé que les violences basées sur le genre (VBG) sont des infractions pénales prévues et punies par la loi. « Il suffit que la victime porte plainte pour que nos équipes fassent le nécessaire », a-t-elle soutenu, tout en précisant que la sanction pénale, à elle seule, ne saurait régler ce problème.
C’est pourquoi, note-t-elle, « il faut surtout une sensibilisation pour que les populations connaissent la gravité des infractions, d’habitude banalisées, et que lorsqu’elles surviennent, elles puissent alerter les autorités compétentes. »
ARD/te/APA