La police gambienne a inculpé un homme de 47 ans « de terrorisme et d’incitation à la violence » suite à un enregistrement audio incendiaire appelant les groupes d’opposition à la violence post-électorale, a appris APA mardi.
L’homme identifié comme Lamin Darboe a été placé en garde à vue depuis le 8 décembre, un jour après qu’une bande audio liée à lui soit devenue virale, appelant les partisans du Parti démocratique uni de l’opposition à déclencher une campagne de terreur, d’effusion de sang et de génocide comme au Rwanda.
Les partisans de l’UDP sont mécontents du résultat de la présidentielle du 4 décembre, qui a laissé leur candidat favori loin derrière le président sortant. Le commissaire de police Lamin Njie a déclaré que M. Darboe a été inculpé d’incitation à la violence et de soutien à des actes terroristes et qu’il comparaîtra devant le tribunal.
Cet « apologiste du génocide » a apparemment exhorté les partisans de l’UDP à acheter et à remplir des jerricans avec de l’essence et à s’en servir pour reconstituer les scènes de massacres au Rwanda, où quelque 800 000 Tutsis et Hutus modérés ont péri au cours d’un génocide en l’espace de 100 jours en 1994.
L’homme en question a déclaré que comme le Rwanda, la Gambie pourrait être reconstruite après ce baptême du feu. Le leader de l’UDP, Ousainou Darboe (aucun lien de parenté avec le suspect), a réagi rapidement en dissociant publiquement son parti de Lamin Darboe et de son incitation présumée à la violence, qui pourrait entraîner le pays dans le chaos.
M. Darboe, qui est arrivé deuxième lors du dernier scrutin présidentiel en Gambie avec 27 % des voix, a appelé la police gambienne à arrêter le suspect avant qu’il ne crée un dangereux précédent dans un pays qui sort d’une période électorale agitée et pleine de tensions.
L’UDP a déposé un recours devant la Cour suprême pour contester le résultat du vote pour lequel le président sortant Adama Barrow a été déclaré vainqueur par la commission électorale indépendante avec 53 % des voix.
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