Le chef de l’Etat gambien Adama Barrow a déclaré jeudi à Dakar que la réforme du secteur sécuritaire était « en cours » dans son pays, où il a procédé à quelques réaménagements comme le récent limogeage du chef d’état-major des armées.
Après son arrivée mouvementée au pouvoir en janvier 2017 après que Yahya Jammeh a refusé de le lui céder, le président élu Barrow, 55 ans, a bénéficié du soutien militaire de la Cedeao. Le contingent de l’Ecomig composé en bonne partie de soldats sénégalais a permis de répondre à de nombreux défis sécuritaires, même si son mandat doit finir ce mois de mars.
« La présence de l’Ecomig est un facteur de stabilisation », a reconnu Barrow, s’exprimant à la clôture de la deuxième édition du Conseil présidentiel sénégambien, qui était ouverte depuis mardi dans la capitale sénégalaise.
En présence de son homologue sénégalais, il a remercié ce pays voisin « pour son soutien » militaire constant, tout en indiquant que la présence de l’Ecomig « a beaucoup aidé notre gouvernement ».
En même temps, a-t-il indiqué, « la réforme du secteur de la sécurité est en cours » en Gambie. Hier mercredi, un communiqué de la présidence a annoncé le limogeage du chef d’état-major des armées, Masanneh Kinteh, remplacé coup sur coup par le général de division adjoint de Kinteh, Yakuba A. Drammeh.
Sa destitution intervient dans un contexte de spéculation généralisée sur le départ des soldats de l’armée gambienne, apparemment en raison de leur moral bas et de leur mécontentement quant à leurs conditions de travail.
Selon un rapport publié la semaine dernière, des militaires gambiens ont quitté l’armée en masse, bien que cela ait été démenti par la suite par un porte-parole de l’armée.
Le mois dernier, un comité restreint de l’Assemblée nationale a effectué une tournée nationale dans les casernes et les avant-postes de l’armée et de la police.
Une source proche des députés a déclaré à APA que les membres de la commission ont constaté des « cas graves de négligence » des soldats, dont deux d’entre eux ont été privés de mobilité et de primes de risque.
Toutefois, a souligné Adama Barrow, la Gambie qu’il a reprise en main après 20 ans de dictature sous Jammeh, vit aujourd’hui une situation politique « calme ».
Sans compter que la Commission vérité, réconciliation et réparations (TRRC) « a fait de grands progrès dans l’accomplissement de son mandat », a-t-il salué.
ODL/te/APA