Sept ministres issus de groupes rebelles actifs sous l’ancien régime intègrent le gouvernement du Premier ministre soudanais, Abdallah Hamdok, en vertu de l’accord de paix signé il y a trois mois.
Après de longues négociations avec les groupes rebelles et les bandes armées, le Premier ministre a annoncé lundi soir la formation d’un nouveau gouvernement comprenant des ministres issus des différents groupes armés, notamment du Darfour.
« Nous sommes parvenus à un consensus pour vingt-cinq ministères et nous avons reporté l’annonce concernant le ministre de l’Éducation dans l’attente de consultations supplémentaires », a expliqué M. Hamdok lors d’une conférence de presse.
« Cette formation vise à éviter l’effondrement du pays. Nous savons qu’il y aura des défis, mais nous sommes certains que nous pourrons avancer », a-t-il soutenu, précisant que le nouveau gouvernement comptait se concentrer sur la remise en état de l’économie.
Le gouvernement de transition et le Front Révolutionnaire Soudanais (FRS), coalition de cinq groupes rebelles et de quatre mouvements politiques, ont signé un accord de paix en octobre dernier. Les deux derniers groupes rebelles sont en pourparlers avec le Premier ministre pour trouver un accord de paix. Au total, le gouvernement comprend vingt-cinq ministres, dont d’anciens chefs rebelles, des militaires et des membres de l’opposition sous Omar el-Béchir.
Parmi les figures marquantes de ce nouvel attelage, on note la présence de Mariam al-Sadeq al-Mahdi, fille du dernier Premier ministre élu démocratiquement du Soudan et qui a été renversé par le coup d’État de Béchir en 1989. Cette dernière hérite du portefeuille des Affaires étrangères.
En outre, deux postes reviennent à l’Armée et dix-sept autres à la mouvance des Forces pour la Liberté et le changement (ALC), moteur de la révolution populaire. Seul le poste de ministre de l’Education n’a pas encore été pourvu et nécessite des consultations supplémentaires.
La formation de ce gouvernement marque un pas important dans la mise en œuvre de l’accord de paix signé avec les groupes armés. Désormais, la prochaine étape est la mise en place d’un Parlement de transition d’ici le 25 février.
CD/APA