Des dizaines de manifestants ont été abattus par les forces de sécurité et des dizaines d’autres blessés dans la ville de Sodo, capitale de la zone de Walayita, dans le sud de l’Ethiopie, a appris APA mercredi.
Les protestations ont été déclenchées par la détention de plusieurs hauts fonctionnaires de la zone qui cherchaient à déclarer unilatéralement la formation d’un nouvel État régional au sein de la fédération.
Les autorités ont toutefois accusé les responsables de la zone de conspirer avec les groupes d’opposition pour tenter de déstabiliser la zone.
La Commission éthiopienne des droits de l’homme (EHRC) a déclaré que les forces de sécurité de la zone de Walayita semblent avoir fait un usage excessif de la force pour affronter les manifestants, tuant au moins six personnes.
« Les forces de sécurité devraient faire preuve d’un maximum de retenue et ne pas recourir à la force meurtrière pour faire face à des manifestations pacifiques », a déclaré la commission.
Un total, de 178 personnes ont été arrêtées, lundi dernier, dont 28 sont des hauts fonctionnaires de l’administration de la zone. Elles sont toujours détenues dans les locaux du collège d’enseignement agricole, technique et professionnel de Wolaita Sodo.
Dans un communiqué publié, hier mardi, le Bureau de la paix et de la sécurité de la Région des nations, nationalités et peuples du Sud (SNNPR) a confirmé l’arrestation des fonctionnaires.
Le bureau a également déclaré que les fonctionnaires avaient enfreint la règle de l’état d’urgence qui interdit de tenir les rassemblements à cause de la pandémie de coronavirus.
Les tensions ont commencé après que 38 membres du conseil de la zone de Walayita se soient retirés du conseil de la région pour protester contre le projet du gouvernement fédéral de réorganiser la région sud en quatre états régionaux distincts.
MG/abj/lb/te/APA