Le Rwanda est en train de finaliser les plans et processus de déploiement de ses troupes sur le territoire mozambicain pour combattre les insurgés islamistes, ont rapporté lundi les médias locaux citant une source militaire à Kigali.
A en croire le porte-parole des forces de défense rwandaises, Ronald Rwivanga, il existe des plans de déploiement, mais que « ces plans ne sont pas encore finalisés ».
Cependant, il n’y a pas de communiqué officiel du gouvernement mozambicain.
Veronica Macamo, ministre des affaires étrangères du Mozambique, et Omar Saranga, porte-parole des forces armées, n’ont pas encore répondu aux demandes de commentaires de la presse concernant le déploiement prochain de troupes d’un pays non membre de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC).
Le Mozambique n’a pas encore informé la SADC du déploiement prévu de troupes rwandaises, a récemment déclaré Stergomena Tax, Secrétaire exécutive de la SADC.
Une insurrection affiliée à l’Etat islamique a incité un consortium dirigé par TotalEnergies SE à suspendre un projet de gaz naturel liquéfié de 25 milliards de dollars dans la région.
Des combats ont éclaté autour de la ville de Palma, près du projet, cette semaine.
L’insurrection au Mozambique a fait 2.800 morts, selon l’organisme de suivi des données sur les conflits ACLED, et 800.000 déplacés.
Elle représente également une menace régionale qui pourrait déborder les frontières et créer de l’instabilité dans une région.
L’intervention du Rwanda est largement considérée comme soutenue par la Tanzanie et la France.
Frontalière du Mozambique, la Tanzanie est directement touchée par la violence dans le nord, mais le pays semble peu enclin à intervenir directement dans la violence.
Le président Filipe Nyusi pourrait néanmoins chercher à obtenir une participation bilatérale en Afrique australe, notamment au Zimbabwe, qui dépend économiquement des ports du Mozambique.
Dans l’optique de l’ISS, « une intervention militaire régionale pourrait améliorer la sécurité à Cabo Delgado, mais affecter également l’accès direct du Mozambique à ses bailleurs traditionnels s’ils choisissent d’acheminer leur aide par le biais de la SADC ».
Secoué par les plus grands scandales de corruption de son histoire post indépendance, une dette cachée de 2,2 milliards de dollars US découverte en 2016, le Mozambique a perdu beaucoup de sympathie et de financements de la part de la communauté internationale.
CU/abj/fss/APA