La dernière mise en orbite du tout premier satellite du Rwanda a été considérée comme une innovation visant à étendre le haut débit des zones urbaines vers des régions éloignées du pays, où les entreprises, les services et les écoles manquent de connectivité, notamment les communautés rurales lointaines et non desservies.
En février 2018, OneWeb, une société de communication mondiale basée au Royaume-Uni, a réussi à envoyer ses premiers satellites en orbite terrestre basse, dont l’un a commencé à fournir un accès Internet haut débit aux écoles éloignées du Rwanda.
Pour cette raison, les responsables rwandais et d’autres parties prenantes ont salué le lancement de ce tout premier satellite en orbite comme une innovation favorable aux pauvres et un meilleur choix par rapport aux infrastructures mobiles existantes en fibre optique et 4G-LTE dans les zones reculées, où la connectivité existante est trop lente pour permettre d’autres services aux communautés non servies.
« L’augmentation de la connectivité à large bande a un impact direct sur l’économie et le satellite est essentiel pour étendre la portée de l’accès à large bande », a déclaré Paula Ingabire, ministre rwandaise des TIC et de l’Innovation.
Selon lui, le satellite représente également un symbole de l’engagement du Rwanda à développer l’industrie spatiale locale, à renforcer les capacités locales, à inspirer la jeune génération et à se préparer à faire entrer le Rwanda dans un avenir hyper-connecté.
Actuellement, le Rwanda est classé 133ème au monde pour les vitesses mobiles et 135ème pour les vitesses fixes à large bande en novembre 2019, selon la firme d’analyse de vitesse Internet, détentrice de l’application Speed test.
Le ministère des TIC et de l’Innovation estime qu’il faudrait environ deux milliards de dollars pour étendre le réseau traditionnel de fibre optique à certaines zones rurales reculées, comme Nkombo, l’une des petites îles densément peuplées située du côté du lac Kivu, dans le sud-ouest du pays.
Avec le nouveau satellite lancé en partenariat avec le gouvernement japonais, les responsables estiment que le coût de la connectivité Internet sera considérablement réduit. Le choix du Rwanda d’investir dans les technologies spatiales fait partie de sa mission plus large de combler le fossé numérique en offrant des opportunités numériques égales aux communautés rurales et éloignées, a déclaré Paula Ingabire.
Le schéma directeur des TIC au Rwanda remonte à la fin des années 90, mais des progrès importants ont été réalisés à la suite du déploiement réussi de la dorsale en fibre et des réseaux d’accès reliant les 30 districts du pays en 2011.
Cependant, diverses technologies (avec fil et sans fil) ont été introduites dans le pays, mais la couverture est faible et la pénétration des services est limitée dans les grandes villes.
Les estimations de l’Autorité de régulation du pays montrent que le taux de pénétration d’Internet au niveau national a depuis augmenté à 52,1% fin 2018, contre 7,9% en 2010.
Le Rwanda a également déployé un réseau dorsal à fibre optique dans lequel 92% du pays sont couverts par le réseau 3G, tandis que 96,6% des citoyens sont en mesure d’accéder à la couverture 4G-LTE.
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