Le Secrétaire exécutif de la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA), Claver Gatete a appelé à un accès équitable au financement et à l’investissement mondiaux pour lutter efficacement contre la crise climatique et accélérer la transition énergétique en Afrique.
S’exprimant lors du 13ème Forum international sur l’énergie pour le développement durable qui se déroule à Bangkok, en Thaïlande, sous le thème « Agir pour une transition énergétique juste », M. Gatete a déclaré que l’Afrique recevait 2,8% des investissements mondiaux dans les énergies renouvelables en 2024.
« L’Afrique, qui est dotée de vastes ressources énergétiques propres à l’échelle mondiale, a reçu 2% des investissements mondiaux dans les énergies renouvelables en 2019 et 2,8% d’ici 2024 », a déclaré M. Gatete dans un discours publié mardi par la CEA.
Il a déclaré que l’Afrique soutient les chaînes de valeur mondiales des minéraux critiques et des batteries grâce à l’approvisionnement en minéraux critiques (par exemple, 70% du cobalt mondial, 60% des métaux du groupe platine et manganèse, 25% de la bauxite et 20% de la production de phosphate) tout en accumulant une valeur ajoutée minimale.
Claver Gatete a déclaré que le monde était confronté à de multiples défis, dont les plus urgents sont la crise climatique et le financement adéquat, en particulier pour les économies en développement et émergentes, afin d’investir dans des transitions durables.
« Le secteur de l’énergie, qui contribue à hauteur de 73% aux émissions mondiales, est au cœur des transitions mondiales nécessaires. Même si l’empreinte carbone de l’Afrique est négligeable, le continent est engagé dans des transitions durables », a-t-il déclaré.
« Nous estimons qu’une augmentation de la température de 1,8°C érodera le Pib réel de l’Afrique de 2%, avec elle les gains durement acquis du développement durable. Nous devons donc soutenir l’action climatique et faciliter les transitions durables », a-t-il déclaré.
Selon lui, l’Afrique est encouragée par la dernière évaluation des investissements mondiaux dans l’énergie, qui devraient dépasser les 3 000 milliards de dollars en 2024, dont 2 000 milliards devraient être consacrés à des investissements dans les énergies propres.
Selon le Secrétaire exécutif, la demande mondiale de minéraux critiques, en particulier dans le cadre d’un scénario de politique de zéro émission nette, devrait tripler.
« Les déséquilibres qui se traduisent par une captation minimale de valeur par l’Afrique dans les chaînes de valeur des minéraux essentiels nécessitent en effet une approche équilibrée et inclusive pour garantir que les transitions conduisent également à un développement durable », a-t-il poursuivi.
Une transition énergétique juste et inclusive nécessite des actions concrètes, a-t-il déclaré, appelant à intégrer les principes d’inclusion et de justice sociale dans les stratégies énergétiques, à établir une gouvernance solide et à donner aux institutions les moyens de mener à bien les transitions, et à renforcer les investissements dans les infrastructures sociales.
MG/as/fss/te/Sf/APA