La 4ème édition de l’Africa Security Forum, qui se tiendra du 1er au 3 décembre prochain à Rabat, sera consacrée à l’impact du Changement Climatique sur la sécurité en Afrique, ont annoncé les organisateurs lors d’une conférence de presse tenue jeudi à Casablanca.
Par Hicham Alaoui
Evénement d’envergure internationale, qui offrira un espace de réflexion et de convergence des initiatives, afin d’apporter des réponses concrètes et adaptées aux enjeux auxquels le Continent doit y faire face, cette édition verra la participation des représentants de 35 pays africains, ainsi que 400 personnalités et experts issus des quatre coins du globe.
Co-organisé par le Centre de Recherches et d’Etudes Stratégiques Atlantis, et le Forum International des Technologies de Sécurité (FITS), l’Africa Security Forum se planchera sur la thématique générale du changement climatique sous plusieurs angles. Il s’agit de la sécurité alimentaire et gestion de l’eau, de l’accroissement démographique et développement agricole et d’anticiper les solutions de demain.
En effet, le changement climatique bouleverse l’équilibre de la planète à un tel degré qu’il est difficile de cerner précisément son impact. Une chose est sûre toutefois : ses conséquences sur les écosystèmes, la biodiversité et les sociétés humaines soulèvent dès aujourd’hui de sérieux problèmes en matière de sécurité.
Particulièrement en Afrique, continent le plus vulnérable de la planète aux impacts des changements climatiques en raison des défis politiques, socio-économiques et démographiques auxquels il doit faire face…
De par le monde, le changement climatique impacte la faune, la flore, et les sociétés humaines. Une réalité encore plus prononcée en Afrique où ces facteurs, conjugués à la raréfaction des ressources et à la pression démographique, offrent un terreau fertile au renforcement des flux migratoires, ainsi qu’aux conflits autour des ressources entre éleveurs et cultivateurs, entre ethnies, voire entre nations…
Plusieurs projections et études laissent augurer, à l’horizon 2030-2050, de contraintes majeures résultant du changement climatique. Des contraintes qui toucheront avec un effet démultiplié les pays africains qui n’auront pas mis en place des mécanismes proactifs de prévention.
De par le monde, le changement climatique impacte la faune, la flore, et les sociétés humaines. Une réalité encore plus prononcée en Afrique où ces facteurs, conjugués à la raréfaction des ressources et à la pression démographique, offrent un terreau fertile au renforcement des flux migratoires, ainsi qu’aux conflits autour des ressources entre éleveurs et cultivateurs, entre ethnies, voire entre nations.
Plusieurs projections et études laissent augurer, à l’horizon 2030-2050, de contraintes majeures résultant du changement climatique. Des contraintes qui toucheront avec un effet démultiplié les pays africains qui n’auront pas mis en place des mécanismes proactifs de prévention.
Selon le GIEC, une hausse de température comprise entre 1,2 et 1,9 degré Celsius pourrait faire exploser le nombre d’Africains sous-alimentés, qui augmentera de 25% en Afrique Centrale, de 50% en Afrique de l’Est, de 85% en Afrique Australe et de 95% en Afrique de l’Ouest.
Les répercussions de la malnutrition sur le développement des enfants africains, et donc sur l’avenir du continent, a été évalué entre 2 et 16% du PIB par la Commission Economique de l’ONU pour l’Afrique (ONUCEA). Un chiffre d’autant plus éloquent quand on sait que la population africaine culminera à 2 milliards d’habitants en 2050. A cet horizon, les trois-quarts des naissances mondiales auront lieu dans le Continent…
Le spectre de la malnutrition est d’autant plus à craindre que les rendements agricoles connaissent une baisse avérée en raison des changements climatiques, avec des cycles agricoles plus courts associés à d’importantes perturbations du régime des précipitations – ce qui viendra aggraver les problèmes et conflits potentiels autour des ressources en eaux.
Ainsi, la baisse des rendements agricoles, conjuguée à une très forte croissance démographique, exerceront une pression sans précèdent sur les ressources et économies africaines. Si le statu quo est maintenu, l’Afrique ne pourra subvenir qu’à 13% des besoins alimentaires de ses habitants en 2050.
La dégradation du niveau de vie des populations ne manquera pas d’engendrer d’importants flux migratoires – principalement à destination des grandes agglomérations. Ces mouvements massifs de populations seront accompagnés de leurs corollaires inévitables : chômage, violence, criminalité,…
L’insécurité qui en résulte représente en outre un terreau propice à l’intolérance, et constitue un terrain de jeu rêvé pour les extrémistes de tous bords – un jeu dangereux qui continuera de faucher de nombreuses vies humaines lors de conflits entre ethnies, régions, voire entre Etats.
Face à ces cataclysmes annoncés, il est plus que jamais nécessaire d’élaborer une « Road Map 2050 », avec des mécanismes proactifs à même de réduire les impacts multidimensionnels du changement climatique. Ce qui nécessite des solutions pensées pour l’Afrique, par des Africains, et non l’importation en l’état de solutions qui, si elles ont fait leurs preuves sous d’autres cieux, peuvent néanmoins être inadaptées aux spécificités du Continent et de ses challenges spécifiques.
C’est dans cette optique que l’Africa Security Forum 2019 propose un espace de réflexion commune autour de ces problématiques qui, par le passé, ont toujours apporté leur lot de conflits armés et de tragédies humanitaires.
HA/APA