Maputo opte pour l’initiative d’alerte précoce pour tous, également connue sous le nom d’EW4All, annoncée pour la première fois par le secrétaire général de l’Onu, António Guterres, en mars 2022, dans le but de parvenir à une couverture universelle dans un délai de cinq ans.
Le Mozambique fait des avancées significatives dans le cadre de l’initiative mondiale « Alerte précoce pour tous (EW4All) », lancée par le secrétaire général de l’Onu, António Guterres, en mars 2022. Cette initiative vise à protéger l’ensemble de la population mondiale contre les risques météorologiques en assurant une couverture universelle d’ici cinq ans.
Lors d’une cérémonie ministérielle à Maputo, le président Filipe Jacinto Nyusi a dévoilé une feuille de route ambitieuse pour atteindre cet objectif d’ici la fin de 2027, renforçant ainsi le rôle de son pays en tant que leader dans la gestion des risques climatiques, rapporte la note parvenue ce jeudi à APA.
Le Mozambique, régulièrement frappé par des cyclones tropicaux et des inondations, est particulièrement vulnérable aux catastrophes naturelles. « Notre pays vit sous la menace permanente de catastrophes naturelles, notamment des inondations, cyclones et sécheresses, qui causent des pertes humaines et des dommages matériels considérables », a déclaré le président Nyusi, soulignant que les impacts du changement climatique, aggravés par la dégradation de l’environnement due aux activités humaines, accentuent ces défis.
La Secrétaire générale de l’Organisation météorologique mondiale (OMM), Celeste Saulo, a salué les efforts du Mozambique, affirmant que le pays a « fait de grands progrès en matière d’alerte précoce pour tous et a prouvé qu’il pouvait sauver des vies. »
Elle a rappelé que le cyclone Idai en 2019 avait causé 603 décès et des pertes économiques de 3 milliards de dollars, tandis que le cyclone Freddy en 2023 avait entraîné 183 morts et 176 millions de dollars de pertes. « Les alertes précoces fonctionnent », a-t-elle déclaré, appelant à renforcer la résilience du Mozambique face aux événements climatiques extrêmes.
Le gouvernement mozambicain, avec le soutien de l’OMM et du Service météorologique et hydrologique national, investit massivement pour améliorer les systèmes d’observation météorologique et climatique. Cet investissement est essentiel pour mettre en œuvre le programme « Un district, une station météorologique », visant à renforcer les systèmes de prévision et d’alerte précoce à travers le pays.
« Les nouvelles stations de surface et d’altitude, ainsi que l’assistance technique, permettront d’améliorer les services météorologiques nationaux et de mieux protéger les moyens de subsistance », a ajouté Mme Saulo.
Cependant, des défis subsistent. Le Mozambique dépend encore des financements gouvernementaux et internationaux pour maintenir et étendre son réseau d’observation. Malgré ces obstacles, l’initiative EW4All fournit un cadre solide pour intégrer un système d’alerte précoce multirisque dans le plan de développement quinquennal du pays.
Cet effort est soutenu par un investissement de 7,8 millions de dollars du Mécanisme de financement des observations systématiques (SOFF), qui permettra d’installer et de moderniser des stations météorologiques cruciales.
En parallèle, l’initiative CREWS (systèmes d’alerte précoce contre les risques climatiques) continue de jouer un rôle clé dans le renforcement de la résilience au Mozambique. Un projet de suivi, évalué à 5,5 millions de dollars, est en cours de préparation pour étendre ces efforts dans la région de l’Afrique australe.
ARD/Sf/te/APA