Une deuxième coalition de l’opposition comprenant le Parti démocratique sénégalais (PDS) de l’ex-président Abdoulaye Wade a été lancée jeudi 9 septembre à Dakar.
Les jeux d’alliance continuent en perspective des élections locales de janvier 2022. L’opposition, qui n’est pas parvenue à s’unir autour d’un bloc, vient d’assister à la naissance d’une deuxième coalition en son sein. Elle est composée de plusieurs mouvements et partis dont le PDS des Wade, l’une des principales formations d’opposition au Sénégal.
On y retrouve également Bokk Gis Gis de l’ancien maire de Dakar, Pape Diop, l’AJ-PADS du député Mamadou Diop, surnommé ‘’Decroix’’, et Jotna, qui a porté en 2019 la candidature d’Ousmane Sonko à la présidentielle où il a fini troisième avec plus de 15% des voix. L’ancien ministre de l’Energie Thierno Alassane Sall et l’ancien Premier ministre Abdoul Mbaye l’ont aussi rejointe.
En outre, cette nouvelle coalition n’a pas encore fait connaître son nom, ses couleurs encore moins son logo. Mais le communiqué qui a sanctionné la rencontre des parties prenantes explique qu’il s’agit d’une « coalition électorale fondée sur le réalisme, la transparence, l’équité et l’intérêt supérieur des citoyens ».
Pour les élections départementales et municipales du 23 janvier 2022, elle « présentera des listes de candidats dans tous les départements, villes et communes de l’étendue du territoire national ».
Le 2 septembre dernier, Ousmane Sonko, Khalifa Sall et Serigne Moustapha Sy avaient lancé officiellement la grande coalition « Yewwi Askan Wi », libérer le peuple en wolof. Cette première coalition de l’opposition est composée d’une vingtaine de formations politiques.
Des leaders de cette deuxième coalition s’en étaient démarqués. Le PDS d’Abdoulaye Wade et de son fils Karim, exilé depuis 2016 au Qatar, avait notamment dénoncé les « jeux de l’ombre » et « subterfuges inutiles » des initiateurs de « Yewwi Askan Wi ».
Bougane Guèye, homme politique et promoteur du groupe de presse Dmedia, a quitté dernièrement cette alliance pour finalement adhérer dans la deuxième. Son départ a été provoqué après des désaccords avec Ousmane Sonko et Cie sur les couleurs et le logo de la coalition.
Toutefois, ces démarcations vont fragiliser l’opposition. Elle « montre l’incapacité à dépasser les contradictions entre les leaders, les égos, les ambitions personnelles et les intérêts particuliers », note Moussa Diaw, professeur de sciences politiques à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis (nord).
En réalité, ce ne sont « pas de petites formations qui vont régler le problème. Ces partis ont des leaders médiatiques, mais ils leur manquent une base et ils n’ont pas montré une capacité de mobilisation », explique-t-il.
Par ailleurs, Jean-Charles Biagui, son homologue de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, souligne que Pastef d’Ousmane Sonko, le Parti de l’unité et du rassemblement (Pur) du chef religieux Moustapha Sy et Taxawu Senegal de Khalifa Sall « sont probablement les trois (partis ou mouvements) les plus significatifs de l’opposition si on y ajoute le PDS ». Ces formations politiques ont participé aux dernières élections et mesurent ainsi les enjeux.
ODL/te/APA