Les Libyens élisent leur président le 24 décembre 2021.
Le Procureur militaire libyen a envoyé une lettre à l’organe de supervision des élections pour empêcher le fils de Mouammar Kadhafi, Saïf al-Islam Kadhafi, de se présenter à l’élection présidentielle du 24 décembre 2021.
Mohamed Gharouda a exhorté la commission électorale à ne pas traiter la candidature de Saïf pour le scrutin présidentiel, premier du genre depuis trois générations.
Le Procureur a également conseillé à la commission de ne pas autoriser le chef de guerre libyen Khalifa Haftar à se présenter à la présidence.
La commission électorale a déclaré, hier dimanche, que M. Kadhafi a soumis les documents nécessaires en tant que candidat à la présidentielle.
Mais selon la justice libyenne, Saïf al-Islam et Haftar font l’objet d’une enquête pour des actes criminels, ce qui justifie l’arrêt du traitement de leur candidature à la présidence jusqu’à la fin de l’enquête.
Saïf al-Islam Kadhafi a été accusé pour son rôle dans le meurtre de manifestants pendant le soulèvement libyen qui a fini par renverser son père en 2011. Détenu par une milice pendant six ans, il a été jugé et condamné à la peine de mort avant que celle-ci ne soit annulée.
Saïf, 49 ans, vit dans l’opulence à Zintan, une ville du nord-ouest du pays. Il est toujours considéré comme une figure discordante de la politique libyenne et sa candidature à la présidence pourrait compliquer davantage le dilemme électoral de la Libye, un pays qui peine à se débarrasser d’années de conflits internes.
Certains craignent que l’instabilité actuelle du pays, qui dure depuis dix ans après la mort de Mouammar Kadhafi, ne compromette la crédibilité du scrutin.
De nombreux défenseurs des droits de l’Homme « ne croient pas que le climat politique soit propice à la tenue d’une élection libre et équitable ».
M. Haftar est quant à lui recherché par un tribunal américain pour des actes de torture présumés en Libye.
WN/as/fss/te/APA