Les Bissau-Guinéens élisent ce dimanche 29 décembre le successeur de José Mario Vaz lors d’un second tour avec comme enjeu principal, l’espoir de mettre fin à l’instabilité politique qui secoue le pays depuis plus de 40 ans.
Les bureaux de vote sont ouverts de 7 heures à 17 heures (GMT) pour les quelque 760.000 électeurs.
Ce scrutin oppose deux anciens Premiers ministres, à savoir Domingos Simoes Pereira, candidat du traditionnel Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC) et Umaro Sissoco Embalo, porte-étendard du Madem G15, une dissidence du Paigc.
Pereira, 56 ans, avait obtenu 40,13% à l’issue du premier tour du 24 novembre. Il peut compter sur un parti historique implanté sur l’étendue du territoire national et qui domine la vie politique de la Guinée Bissau depuis l’indépendance. Mais le PAIGC a subi plusieurs défections avec les départs de quelques ténors comme Umaro Sissoco Embalo, 47 ans, adversaire de Pereira qui avait récolté 27,65 % lors de ce premier tour de la présidentielle.
Le candidat du Madem G15 croit à ses chances et compte sur le report automatique des voix avec le soutien des principaux candidats malheureux du premier tour tels que le président sortant José Mario Vaz arrivé quatrième avec 12,41% des voix ou Nuno Nabiam crédité de plus de 13,16% des voix pour déboulonner le parti historique.
Lors de cette campagne pour le second tour qui a duré 15 jours, les deux candidats ont chacun promis de réduire la pauvreté et la corruption afin de relancer une économie morose.
Toutefois, le taux d’abstention de 25 % enregistré lors du premier tour reste la grosse équation de ce second acte pour le Mouvement national de la société civile pour la paix, la démocratie et le développement (MNSCPD) qui redoute la probabilité de voir ce chiffre augmenter lors de ce scrutin.
La Guinée Bissau a connu, depuis son indépendance en 1974, une vingtaine de tentatives de coups d’État dont quatre réussis par des militaires.
Cette ancienne colonie portugaise de 1,8 million d’habitants a vécu ces quatre dernières décennies une série de crises politiques au sommet de l’Etat rythmées par un tiraillement entre le président sortant José Mario Vaz et le Paigc.
Le poste de Premier ministre a été la principale pomme de discorde. Depuis le limogeage en août 2015, par le président, de son Premier ministre Domingos Simoes Pereira, la contestation est montée crescendo. Au moins sept Premier ministres se sont succédés au perchoir depuis l’arrivée au pouvoir en 2014 de Mario Vaz.
Dng/APA