Les Mozambicains votent depuis mardi matin pour élire leur président, les membres du parlement et les gouverneurs de provinces sur fond d’allégations d’irrégularités dans le déroulement du scrutin.
Le vote a débuté à 7h00 (05h00 GMT) dans la plupart des 20.162 bureaux de vote ouverts, disséminés dans ce vaste pays d’Afrique australe.
Selon des observateurs, de longues files d’attente ont été observées dans les bureaux de vote de plusieurs provinces, notamment à Nampula et à Zambezia.
Le président Filipe Nyusi a voté dans une école de Maputo, tandis que son principal rival, le chef de la Renamo, Ossufo Momade a voté dans sa ville natale de l’Ile de Mozambique, dans la province de Nampula.
Nyusi, qui brique un second mandat, a appelé ses compatriotes à montrer que «nous défendons la démocratie et la tolérance». « Continuons ce processus de manière sereine. La paix signifie que tout doit être fait conformément aux règles », a déclaré Nyusi après avoir voté.
La plupart des analystes estiment que le président, âgé de 60 ans, remportera facilement le scrutin pour un second mandat de cinq ans, en dépit du fait que sa popularité a baissé du fait de la crise financière née de la corruption présumée de l’Etat.
Momade a toutefois promis qu’il « n’acceptera jamais » des « résultats électoraux truqués ».
« Si ces résultats sont manipulés, nous ne pourrons jamais les accepter et nous sommes déterminés à faire tout ce que les gens nous indiqueront », a déclaré Momade aux journalistes après son vote. Il a allégué que le Frelimo au pouvoir tentait de manipuler le vote en bourrant des bulletins de vote et a montré aux journalistes deux bulletins de vote qui, selon lui, auraient été confisqués à un membre du parti au pouvoir.
Le vote devrait s’achever à 18 heures et les résultats préliminaires devraient commencer à sortir à partir de mercredi, bien que la législation mozambicaine accorde jusqu’à 15 jours pour l’annonce du résultat définitif du scrutin.
Les élections sont considérées comme un test décisif pour l’accord de paix fragile signé par les deux dirigeants en août dernier, et qui a mis fin à des années d’affrontements armés entre les militants de la Renamo et les troupes gouvernementales.
L’insécurité fait également peser une menace croissante, au moins dix bureaux de vote n’ayant pas pu ouvrir leurs portes dans la province la plus septentrionale de Cabo Delgado, les autorités électorales du Mozambique ayant déclaré ne pas pouvoir garantir la sécurité des attaques d’extrémistes qui ont tué plus de 400 personnes au cours des deux dernières années. Cela signifie que quelque 5.400 personnes ne sont pas en mesure de voter dans la zone.
JN/fss/te/APA