Le climat politique est tendu en Zambie, pays enclavé d’Afrique australe, qui organise ce jeudi trois élections.
Les Zambiens se rendent aux urnes aujourd’hui, pour élire un président, des membres de l’assemblée nationale et des conseillers municipaux. L’issue du scrutin s’annonce indécise entre les deux candidats et laisse présager des risques de troubles politiques.
A cet effet, le Secrétaire général du Gouvernement, Simon Miti a annoncé une batterie de mesures pour garantir la tenue du scrutin, dans des conditions pacifiques. « La sécurité a été renforcée dans certains points chauds identifiés, en particulier là où des violences ont été enregistrées », a-t-il déclaré
En effet, le candidat sortant Edgar Lungu avait mis le feu aux poudres en pleine campagne électorale en attaquant frontalement son adversaire. « Quand je serai réélu, je l’enverrai en prison », avait-il lancé à l’endroit de Hakainde Hichilema, son rival historique.
Seize candidats sont en lice pour cette présidentielle. Ils seront départagés par sept millions d’électeurs. Mais, deux concurrents se détachent nettement pour se disputer le fauteuil présidentiel. Il s’agit d’Edgar Lungu, président sortant et candidat du Front patriotique au pouvoir depuis 2014 et le chef de file de l’opposition, Hakainde Hichilema à la tête du Parti uni pour le développement national (UPND).
En 2016, Lungu avait gagné de justesse un scrutin à un seul tour face à Hichilema. Mais pour cette présidentielle, il faudra obtenir la majorité absolue, c’est-à-dire plus de 50% des suffrages pour être élu au premier tour.
Durant son quinquennat, Lungu a été confronté à une économie marquée par un taux d’inflation record, un taux de chômage élevé et une chute vertigineuse de la monnaie locale, le Kwacha.
Son adversaire estime qu’il a plongé le pays dans le gouffre avec des projets d’infrastructures coûteux menant ce pays riche en cuivre, vers un premier défaut de paiement de sa dette en Afrique. Et comme un malheur n’arrive jamais seul, le pays est actuellement frappé par une sécheresse qui perturbe sa production hydroélectrique et ses cultures.
La campagne électorale a été marquée par de violents affrontements entre les deux camps dans la capitale Lusaka et dans plusieurs provinces du Nord, du Sud et de Muchinga.
Cette situation d’instabilité avait poussé le président Lungu à déployer l’armée dans les zones touchées au début du mois d’août. Et pour permettre aux électeurs de voter dans le calme, les autorités zambiennes ont déclaré les 12 et 13 août jours fériés. Les résultats de ce scrutin tant attendu seront connus avant dimanche, selon la commission électorale chargée de veiller au bon déroulement de ces élections.
JN/fss/cgd/APA