Quelque 62 millions d’Egyptiens se sont rendus, ce samedi et pour trois jours, aux bureaux de vote pour un référendum sur une révision constitutionnelle autorisant le président Abdel Fattah al-Sissi, élu en 2014, à prolonger son mandat et à consolider son pouvoir.
Elu il y a 5 ans, avec plus de 95% des voix, un an après avoir renversé avec l’armée le président Morsi, al-Sissi devrait sans surprise voir le oui l’emporter alors que les résultats seront dévoilés le 27 avril prochain.
Cette réforme constitutionnelle qui renforcera le pouvoir autoritaire est contestée par les opposants et des ONG égyptiennes qui dénoncent depuis plusieurs années les violations des droits de l’homme et la nature oppressive du régime.
Les bureaux de vote étaient décorés aux couleurs nationales et placés sous haute protection de la police et de l’armée. Le scrutin devrait donner, sans surprise, la victoire à M. Sissi et à ses partisans.
Les formations politiques soutenant le président égyptiens ont mobilisé leurs militants mais ont aussi engagé des extras aussi est-ce la fiesta devant les bureaux de vote, surtout dans les quartiers populaires.
A Shoubra, le quartier le plus populeux du Caire, des hauts parleurs diffusent des chansons patriotiques parfois dansantes. Des drapeaux égyptiens sont distribués aux électeurs. Des jeunes aident les vieux et les analphabètes.
Beaucoup de femmes au foyer sont souvent accompagnées de leurs enfants et certaines dansent après avoir voté. Plus tôt dans la journée, à l’ouverture des bureaux de vote, c’était plutôt les retraités qui faisaient la queue.
Les nouvelles dispositions permettent de faire passer le deuxième mandat de M. Sissi de quatre à six ans, portant son terme à 2024. Le chef de l’État pourrait ensuite se représenter en 2024 pour un troisième mandat, ce qui le reconduirait au pouvoir jusqu’en 2030.
Outre la durée du mandat présidentiel, la révision doit accroître le contrôle du pouvoir judiciaire par l’exécutif et institutionnaliser le rôle politique de l’armée, pilier du régime.
Les changements prévoient également de rétablir le bicamérisme, avec le rétablissement d’un Sénat, qui avait été supprimé en 2012. Un quota de 25% de femmes au Parlement doit être instauré et le président pourra également nommer un voire plusieurs vice-présidents.
HA/APA