La Coalition des organisations en synergie pour la défense de l’éducation publique (Cosydep) incite la communauté éducative à faire preuve de vigilance et de générosité pour bien négocier les quelques semaines restantes de l’année scolaire.
Le système éducatif a payé un lourd tribut suite aux violentes manifestations consécutives à la condamnation, jeudi dernier, de Ousmane Sonko, principal opposant de Macky Sall, à deux ans de prison ferme pour « corruption de la jeunesse ».
Des établissements scolaires et universitaires ont été particulièrement ciblés par des manifestants qui ont saccagé le mobilier et détruit plusieurs supports. A quelques semaines de la fermeture des classes, le bon déroulement des examens de fin d’années est menacé, poussant la Coalition des organisations en synergie pour la défense de l’éducation publique (Cosydep) à inviter les acteurs politiques à préserver l’école de leurs rivalités et compétitions.
Dans une déclaration diffusée lundi 5 juin, elle déplore la violence exercée sur des enfants ainsi que les menaces de perturbation sur le dernier trimestre de l’année scolaire face à la précocité de l’hivernage, aux écoles pas toujours aux normes, aux grèves et autres suspensions de cours, aux arrestations d’élèves et d’enseignants.
Elle relève aussi l’imminence des examens de fin d’année car étant officiellement à 2 semaines du CFEE, premier diplôme marquant la scolarité et à 5 semaines du BFEM et du Baccalauréat.
La Cosydep dit regretter également qu’après la signature des accords historiques entre syndicats et gouvernement de février 2022, aucune rencontre n’a été convoquée 12 mois après la mise en place du comité de suivi.
Au regard de ces constats, la Cosydep recommande de préserver la mission principale de l’école, notamment en situation de crise, en évitant de la brouiller par des discours et décisions, pouvant semer le doute sur le sens et l’utilité de ce qu’on apprend.
L’organisation non gouvernementale invite par ailleurs à veiller à ce qu’aucune velléité endogène ne vienne remettre en cause la stabilité de l’espace scolaire. Pour ce faire, souligne-t-elle, il convient de rendre fonctionnel, même en situation de crise exogène, le dispositif de monitoring et de prêter attention aux alertes des partenaires.
Elle suggère de lever les restrictions sur l’accès à l’internet afin de permettre le déploiement de l’éducation à distance et incite la communauté éducative à faire preuve de vigilance et de générosité pour d’une part, bien négocier ces quelques semaines qui nous séparent de la fin de l’année et d’autre part, anticiper sur le premier trimestre de l’année prochaine, veille de l’élection présidentielle de février 2024.
« Mettre l’éducation à l’abri des rivalités et compétitions des acteurs politiques et la faire traverser cette période de turbulence socio-politique sans dommages doivent être un mot d’ordre unanime. Ne serait-ce que pour les enfants, le Chef de l’Etat est vivement sollicité pour trouver une issue heureuse de sortie de crise, en rapport avec les parties prenantes », affirme la Cosydep.
Pour un retour de la paix et de la sérénité, elle lance un appel pressant au président de la République pour s’adresser à la Nation en vue de rassurer les citoyens, en particulier les enfants ; faire renaître la confiance ; aménager une place importante aux jeunes dans le dispositif du dialogue pour mieux les écouter et mieux les comprendre ; travailler à connecter les divers espaces de dialogue ; initier une invite directe à l’opposition, notamment à Ousmane Sonko.
ARD/ac/APA