Le rapport sur la Cartographie des principales initiatives et bonnes pratiques en faveur de la qualification des jeunes analphabètes, non scolarisés et déscolarisés du Sénégal, rendu public mercredi à Dakar, révèle que l’accès des jeunes, dans des conditions d’égalité, à un enseignement technique, professionnel ou tertiaire, y compris universitaire, de qualité et d’un coût abordable reste encore un défi à relever.
Selon cette étude menée par la Coalition des organisations en synergie pour la défense de l’éducation publique (COSYDEP), avec un taux brut de scolarisation de 87,30% pour seulement 61,82% comme taux d’achèvement à l’élémentaire, le constat est évident qu’une frange importante de la jeunesse est laissée en rade. Cette situation, précise le rapport, est confirmée par le taux d’achèvement au moyen qui était de 34,85% en 2017.
« Quand on regarde le système formel, on se rend compte qu’il y a plus de population en dehors de ce système qu’il y en a à l’intérieur », analyse ainsi le coordonnateur du Pole Compétences pour la vie et l’emploi à l’UNICEF, Olivier Pieume.
Par ailleurs, note le rapport, 47% des enfants, soit un million cinq cent mille enfants et jeunes, sont hors école et 27% des scolarisés sont en situation de risque de décrochage. Cette catégorie de la population dépourvue de toute qualification professionnelle vient s’ajouter au nombre déjà élevé d’analphabètes, qui était estimé à 54,6% en 2013.
Le rapport sur la Cartographie des principales initiatives et bonnes pratiques en faveur de la qualification des jeunes analphabètes, non scolarisés et déscolarisés du Sénégal indique également que le taux de transition du cycle fondamental à la formation professionnelle et technique est faible avec seulement 7,9% en 2017, tout comme celui de l’accroissement des effectifs de l’Enseignement et de la Formation Professionnels et Techniques (EFPT) qui est 12,5%.
En outre, souligne le document, en dépit de l’ambition de voir les systèmes d’EFPT « reconnaitre et valoriser les compétences acquises de façon empirique ou dans des cadres non formels ou informels, notamment en milieu professionnel et en ligne », le nombre de nouveaux apprentis formés n’est que de 8425 enrôlés dont d’ailleurs seulement 26% ont été certifiés en 2017.
Face à ces multiples défis, la COSYDEP appelle à un changement de paradigme avec de nouvelles offres d’éducation et de formation qui mettent en avant la formation professionnelle « qui ne doit plus être perçue comme une école de seconde chance ».
Pour se faire, la COSYDEP invite les autorités à « combler les insuffisances dans la formation des formateurs, à former les promoteurs et maitres artisans, à mettre en place une plateforme de tous les intervenants de la société civile pour une meilleure harmonisation de la vision, de la mission, des stratégies, en évitant le cloisonnement en vue d’augmenter la pertinence, l’efficacité et l’efficience… ».
ARD/te/APA