Dans l’objectif d’assainir les comptes et de rationaliser les recettes de l’Etat, le gouvernement ivoirien a procédé à la suspension de solde de 1800 agents absents du lieu de travail à l’heure du contrôle.
Deux communications impliquant la suspension de solde ont été adoptées, ce mercredi 30 octobre 2024, en Conseil des ministres. La première est relative à l’opération de contrôle électronique de présence des fonctionnaires et agents de l’Etat, au titre de l’année 2023.
L’opération qui a porté sur une population cible de 251 426 fonctionnaires et agents de l’Etat, avait pour objectif de mettre à jour la base de données des fonctionnaires et agents de l’Etat, en matière d’occupation de poste de travail, d’affectation et de localisation géographique.
Le bilan de l’opération atteste de la présence de 249 549 agents à leurs postes. En revanche, 1 877 agents se sont révélés absents ou non contrôlés en dépit des différentes étapes de rattrapage, dont la phase de contentieux ouverte pour traiter les diverses situations litigieuses observées.
Ces agents ont fait l’objet de mesures immédiates, notamment la suspension de solde qui leur a été notifiée par voie de communiqué. Les fonctionnaires et agents de l’Etat concernés peuvent, toutefois, saisir le Conseil de discipline pour l’analyse et le rétablissement éventuel de leur situation.
La seconde communication adoptée en Conseil des ministres, elle, est relative au compte rendu de la grève observée par certains syndicats des secteurs de la santé et de l’éducation-formation du 15 au 17 octobre 2024, à travers le pays.
Selon le porte-parole du gouvernement, Amadou Coulibaly, c’est une grève « illégale ». Un appel à la grève a été lancé et maintenu en dépit des négociations ouvertes par le gouvernement à travers le ministre chargé de la Fonction publique.
« Compte tenu du caractère illégal de ce mouvement de grève, et en application de la loi (…) Les meneurs principaux, au nombre de 26, ont vu leur salaire suspendu dès ce mois d’octobre 2024 et les autres participants ont subi une retenue sur salaire équivalente aux trois jours de grève », a-t-il dit.
Plusieurs organisations syndicales, faîtières et fédérations du ministère de l’Éducation nationale et de l’Alphabétisation, regroupées au sein de l’Intersyndicale du MENA (IS-MENA) avaient déposé le 23 septembre 2024, un préavis de grève auprès de la tutelle.
Ce préavis de grève portait sur un arrêt de travail de 72 heures sur l’ensemble du territoire national du mardi 15 octobre 2024 à 7h30 (GMT, heure locale) jusqu’au jeudi 17 octobre 2024 à 18h00, à l’effet de réclamer une réponse satisfaisante à leurs revendications.
Les organisations syndicales revendiquent prioritairement l’octroi d’une prime d’incitation aux personnels du secteur éducation-formation, l’institution d’une filière relative à l’administration scolaire avec création d’emplois nouveaux et un profil de carrière.
Elles réclament également la revalorisation des indemnités liées aux examens à grand tirage et leur paiement au plus tard deux semaines après la fermeture des secrétariats d’examens, et la promotion des instituteurs adjoints.
La ministre de l’Éducation nationale et de l’alphabétisation, Mariatou Koné, a remis le mardi 29 octobre 2024, un rapport des revendications des syndicats de l’éducation, à la ministre d’État, ministre de la Fonction publique, Anne Ouloto, en présence des leaders syndicaux.
Le document comprend les revendications majeures des organisations syndicales de l’éducation nationale, avec en ligne de mire la prime d’incitation, ainsi que des recommandations pour l’atteinte des objectifs.
AP/Sf/APA