La ministre de l’Education nationale et de l’Alphabétisation, Professeur Mariatou Koné, a fixé ce mercredi 15 janvier 2025 le cap pour l’année scolaire 2025, une année électorale « sans querelles politiciennes », lors d’un échange de vœux avec des leaders syndicaux et la communauté éducative.
Mariatou Koné a traduit sa volonté de « bâtir une école de qualité, inclusive et de mérite », qui demeure l’objectif principal de son département afin de « fournir des ressources humaines durables au développement de la Côte d’Ivoire (…) Je sais que le personnel éducatif est le plus politisé des personnels des fonctionnaires (toutefois, le militantisme) peut se faire dans un esprit de responsabilité, et républicain en préservant les intérêts des élèves et de l’école », a-t-elle insisté.
La paix à l’école, dira-t-elle, « est indispensable pour le déroulement des enseignements, des apprentissages et l’atteinte des performances escomptées. Je souhaite donc, dans l’intérêt de nos enfants, que l’année scolaire 2024-2025 se déroule sans perturbation ».
A l’instar de 16 pays en Afrique, la Côte d’Ivoire organisera en cette année 2025 des élections présidentielles, notamment au mois d’octobre. Mme Mariatou Koné a exhorté les enseignants à l’effet d’avoir un comportement exemplaire.
« Je vous exhorte chers partenaires à pratiquer un syndicalisme responsable », a-t-elle lancé, insinuant que « le syndicalisme responsable ne nie pas le droit à la revendication et à la défense des intérêts de ses membres, mais ces actions dans le cadre de l’école doivent tenir compte du droit à l’éducation de nos enfants. »
Elle a rappelé le thème de l’année scolaire 2024-2025 qui est : « Soyons des citoyens responsables pour une école de qualité », tout en soutenant qu’« un syndicalisme responsable est un atout pour notre système éducatif qui est en pleine transformation pour s’adapter aux exigences du 21e siècle. »
La ministre a, ensuite, déclaré qu’elle « souhaite et adhère fortement à une telle vision du syndicalisme pour la mise en œuvre des recommandations des Etats généraux de l’éducation nationale et de l’alphabétisation, qui demeurent la boussole pour définir le futur de l’école ivoirienne (…)
Je suis ouverte au dialogue permanent avec vous. Je suis convaincue que les petits pas successifs de nos dialogues peuvent nous permettre d’atteindre progressivement nos objectifs d’amélioration des conditions de travail et des conditions de vie des enseignants », a-t-elle poursuivi.
« Chers leaders syndicalistes, les indemnités des examens de fin d’année qui ont été payées ou en cours de paiement, c’est la première fois depuis des dizaines d’années qu’elles le sont avant les fêtes de fin d’année », a-t-elle fait observer.
« Je voudrais compter sur chacun de vous afin que l’école ne soit pas mêlée à des querelles politiciennes et qu’elle ne sorte pas de cette élection (présidentielle) fragilisée », a-t-elle lancé à l’endroit des syndicalistes et des enseignants.
Au cours de l’année scolaire, la production d’une note de service du directeur de cabinet imposant d’introduire une demande d’autorisation préalable pour la conduite des activités syndicales dans les établissements scolaires, a été perçue comme une restriction à la liberté syndicale.
En outre, des mutations d’enseignants ont été jugées « abusives », car intervenues en pleine année scolaire, éloignant certains de ces enseignants de leurs familles. Anastasie Sepou, le directeur de cabinet adjoint du ministère de l’Education et de l’alphabétisation, a expliqué ces dispositions.
Selon Mme Anastasie Sepou, le ministère « demeure dans une logique d’apaisement et non de restriction des libertés syndicales. Ces notes de service avaient pour objectif d’assurer le déroulement régulier des activités pédagogiques en régulant les activités syndicales. »
Ces décisions visent, en outre, à « préserver le quantum horaire et à assurer la continuité du service public », a souligné Mme Anastasie Sepou, relevant que « ces mutations ne devraient pas être considérées comme des sanctions ».
AP/Sf/APA