La ministre ivoirienne de l’Education nationale et de l’alphabétisation, Mariatou Koné, a conclu ce dimanche 13 octobre 2024 un accord privilégiant la poursuite du dialogue avec certains syndicats de son département, à quelques jours d’une grève annoncée par des organisations d’enseignants.
La majorité des faîtières syndicales des enseignants ivoiriens du primaire rencontrées appellent à privilégier le dialogue. Parmi ces organisations syndicales, figure le Syndicat national de l’enseignement primaire public de Côte d’Ivoire (SNEPPCI).
Cet accord survient alors que plusieurs organisations syndicales, faîtières et fédérations du ministère de l’Éducation nationale et de l’alphabétisation, regroupées au sein de l’Intersyndicale du MENA (IS-MENA), avaient déposé le 23 septembre 2024, un préavis de grève auprès de la tutelle.
Ce préavis de grève porte sur un arrêt de travail de 72 heures sur l’ensemble du territoire national du mardi 15 octobre 2024 à 7h30 (GMT, heure locale) jusqu’au jeudi 17 octobre 2024 à 18h00, à l’effet de réclamer une réponse satisfaisante à leurs revendications.
Les organisations syndicales revendiquent prioritairement l’octroi d’une prime d’incitation aux personnels du secteur éducation-formation, l’institution d’une filière relative à l’administration scolaire avec création d’emplois nouveaux et un profil de carrière.
Elles réclament, en outre, le reversement des salaires retenus pour cause de grève en 2019 et 2020, la revalorisation des indemnités liées aux examens à grand tirage et leur paiement au plus tard deux semaines après la fermeture des secrétariats d’examens, et la promotion des instituteurs adjoints.
Le Mouvement des Instituteurs pour la Défense de leurs Droits (MIDD) « n’est pas en grève », a déclaré Paul Gnobo, son secrétaire général, avant d’ajouter « faites confiance à madame le ministre qui est notre porte-parole auprès du gouvernement ».
« Votre leader que je suis, travaille et suis de très près la question de l’obtention des primes », a-t-il lancé à l’endroit des membres son mouvement syndical, estimant que la revendication peut se faire sans manifester des états d’humeur.
« Nous avons rencontré le mercredi dernier tous nos secrétaires généraux et régionaux et la décision qui a sanctionné nos travaux est que le SYNEPPCI est pour la prime, mais dans la négociation », dit son premier secrétaire général adjoint, Ernest Koutou, pour qui il n’est point question d’arrêter les cours.
« Vu que le comité national de dialogue social de la fonction publique a été mis en place pour poursuivre les négociations ; en conclusion nos secrétaires généraux ont décidé de ne pas suspendre les cours », a-t-il fait savoir.
Le Collectif des syndicats de l’enseignement du 1er Degré (CSE-ID), signature du préavis de grève, a finalement décidé de « tourner le dos » au mot d’ordre de grève, soutenant que le dialogue est pour lui la seule voie qui vaille.
« Il faut laisser le temps à l’administration et à l’Etat de réfléchir. C’est ce que nous dirons demain lundi 14 octobre à nos camarades au cours d’une réunion que nous avons convoquée. Et, rassurez-vous, nous prendrons ensemble des décisions dans l’intérêt supérieur de la nation », a confié Jérôme Ourizalé, le porte-parole du CSE-ID.
À en croire les représentants du MIDD, du CSED-ID et du Syndicat national de l’enseignement primaire public de Côte d’Ivoire (SNEPPCI), les syndiqués de ces trois faîtières représentent environ 80% de l’effectif des enseignants en Côte d’Ivoire.
La ministre Mariatou Koné qui a salué les engagements de ces organisations syndicales, a réitéré à ses hôtes et aux enseignants, en général, sa volonté de valoriser la fonction enseignante et d’en faire le principal pilier du rayonnement de l’école ivoirienne.
AP/Sf/APA