La phase pilote du projet de Charte de l’Union africaine a été lancée, ce jeudi 27 juin 2024 à Abidjan, à l’occasion d’une réunion des acteurs de la communauté éducative de la région.
Dénommé « Charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance (CADEG) », ce projet pilote devrait être implémenté en Côte d’Ivoire et en Guinée-Bissau dans les établissements préscolaires jusqu’à l’université.
Il a été lancé par la ministre ivoirienne de l’Education nationale et de l’alphabétisation, le professeur Mariatou Koné. Ce projet vise à ancrer la culture de la démocratie, de la bonne gouvernance ainsi que le respect de l’État de droit et des droits de l’Homme au sein de la future génération.
Selon le Commissaire aux Affaires politiques, paix et sécurité de l’UA, M. Bankole Adeoye, la CADEG est un projet stratégique de l’UA en vue de promouvoir la démocratie, la bonne gouvernance, l’État de droit et le respect des droits de l’Homme en milieu scolaire et estudiantin.
Cela, dira-t-il, devrait permettre d’ « avoir dans le futur une génération éduquée qui incorpore les principes démocratiques dans ses habitudes ». La réunion a porté sur l’opérationnalité du projet dans les établissements scolaires.
Selon la ministre ivoirienne de l’Education nationale et de l’Alphabétisation, Mme Mariatou Koné, des progrès ont été réalisés sur le continent africain en matière de démocratie, mais des défis sociaux économiques,politiques et environnementaux subsistent.
Face à ces difficultés, des transformations dans les programmes d’éducation civique et la pédagogie se sont avérées nécessaires pour construire un nouveau citoyen africain, qui serait un agent de changement efficace pour le développement durable du continent, a-t-elle relevé.
Le projet CADEG permettra de mettre en œuvre le programme démocratie et citoyenneté dans les écoles, et de doter les élèves de compétences en matière de collaboration, de communication, de créativité et de pensées critiques, a-t-elle souligné.
Il devrait, par ailleurs, donner la mesure aux apprenants d’explorer les questions politiques et sociales de manière critique, de débattre et de présenter des arguments raisonnés et utiles, tant pour eux- mêmes que pour la société, a soutenu la ministre Mariatou Koné.
A travers cette initiative, l’UA veut approfondir la consolidation de la démocratie, de l’État de droit, de la paix, de la sécurité et du développement dans les pays sur le continent, tout en renforçant la bonne gouvernance des institutions.
Mme Mariatou Koné a fait savoir que, dans la mise en œuvre du projet, seront formés des formateurs, notamment les enseignants d’éducation civique et morale ou d’éducation aux droits de l’Homme et à la citoyenneté, ainsi que les enseignants du français et les instituteurs.
Le programme sera également enseigné dans les Centres d’aptitude et de formation pédagogique (CAFOP) et auprès des enseignants formés à l’École normale supérieure (ENS). De sorte que, ces enseignements formeront à leur tour les élèves, a-t-elle poursuivi.
Le ministre de l’Éducation nationale et de l’Innovation scientifique de la Guinée-Bissau, M. Herry Mané a défendu qu’il est essentiel d’amener les enfants à apprendre les principes d’égalité, de stabilité, de démocratie, de bonne gouvernance et de droit humain, jusqu’à l’université.
De ce fait, son pays reste disposé à suivre les recommandations de l’UA pour une meilleure mise en œuvre du programme. Dans le cadre de la réalisation de ce projet, deux supports contenant des leçons thématiques ont été élaborés, notamment le guide de l’enseignement et le manuel de l’apprenant.
Une évaluation devrait être faite dans les deux pays, où le projet pilote a été lancé et, en fonction des moyens, étendu à d’autres pays de la région de l’Afrique de l’Ouest. La CADEG a été adoptée le 30 janvier 2007 à Addis-Abeba par les chefs d’Etat et de gouvernement de l’UA.
AP/Sf/APA