A Diourbel, comme partout dans les sept autres régions où il a été mis en œuvre, le projet APTE-Sénégal a éclos les capacités entrepreneuriales de ses bénéficiaires.
Dans la ville de Diourbel à 162 km de Dakar (centre), la gestion des déchets et la protection de l’environnement se posent avec acuité. Pour aider en cela, grâce au projet Amélioration des Performances de Travail et d’Entreprenariat (APTE), Ahmed Diouf a mis au point des sachets biodégradables à base de sacs de ciment recyclés.
« Actuellement, je recycle des sacs de ciment vides achetés à 25 f cfa l’unité. Je paie 60 sacs. Chaque sac me permet de fabriquer deux sachets vendus à 100 f cfa l’un », confie Ahmed Diouf, étudiant à l’IFSOS de Diourbel bénéficiaire comme 30.000 autres sénégalais du projet APTE.
Le Directeur général de Baol Bio Pack a acquis l’esprit entrepreneurial et l’endurance grâce au dit projet financé par la Fondation Mastercard. Ahmed Diouf qui tient également des poulaillers chez lui, au quartier Diourbel Bou Mag, n’a pas donné aux échecs de sa tentative de fabrication de sachets biodégradables. « Pour la fabrication, je n’y suis parvenu qu’après deux vaines tentatives », poursuit-il, soutenant être séduit le module en entreprenariat sur les dix dispensés dans le cadre du projet APTE.
Il ajoute : « APTE m’a aidé à éclore mon courage et mon engagement pour l’entreprenariat ».
Au Collège d’enseignement moyen (CEM) de Ndoulo, les propos de M. Diouf se confirment. Ici, en dehors des séances de nettoyage organisées au bénéficie du CEM devenu verdoyant, les élèves tiennent une boutique. « Nous vendons des fournitures scolaires et de la glace », lance Maïmouna Diagne, gérante de la boutique issue des activités génératrices de revenus, avec Mariama Koné qui affirme : « APTE m’a responsabilisée et m’a appris à devenir disciplinée. Grâce au projet, j’ai pu améliorer mes résultats scolaires ».
Daba Ndiaye, élève au CEM Gaïndé Fatma de Mbacké, a pu installer sa +savonnerie+ et exporter ses produits grâce à APTE.
« Actuellement, mes activités me permettent de prendre en charge mes fournitures scolaires et d’aider mes frères et sœurs », dit Daba Ndiaye, élève en classe de 3e, promettant de devenir une grande dirigeante d’entreprise.
De son côté, Serigne Mbacké Sarr, professeur de Maths/SVT et relais du projet APTE, témoigne qu’il est parvenu à changer de méthode d’enseignement et à une bonne gestion de ses revenus grâce aux connaissances du projet APTE.
« Avec APTE, les élèves sont devenus entreprenants. Ils se débrouillent pour réussir. C’est dans le futur que l’on se rendra compte de l’importance du projet », indique Cheikh Dieng, président de l’Association des parents d’élèves (APE) du CEM Gaïndé Fatma de Mbacké.
Pour l’Inspecteur de l’éducation et de la formation (IEF) de Mbacké, Ndiaga Bâ, APTE est un projet venu dans un contexte où le système éducatif sénégalais était dans l’impasse car, on cogitait sur comment faire pour préparer l’élève à l’entreprenariat et comment lier l’école au milieu professionnel. « Et APTE est venu répondre à ces questions. Il apprend aux élèves à entreprendre et fait d’eux des entrepreneurs », dit M. Bâ, notant un réel engouement des enseignants pour ledit projet.
Pour pérenniser et mettre à l’échelle le projet APTE, l’IEF de Mbacké suggère une évaluation normative avec un coefficient des modules enseignés pour les valoriser. « Il faut aussi maintenir les bonnes pratiques, montrer les réussites d’élèves, augmenter les financements pour booster les activités génératrices de revenus des élèves », conclut Ndiaga Bâ.
TE/APA