Au Maroc, une polémique entoure les demandes de Visas Schengen rejetées et les frais substantiels qui y sont associés.
Des députés marocains, menés par Hanane Atarguine du Parti authenticité et modernité (PAM), ont lancé un appel au gouvernement pour que les citoyens dont les demandes de visa sont refusées puissent être remboursés des frais engagés.
L’initiative parlementaire de la députée Atarguine dénonce une situation de plus en plus préoccupante pour les Marocains. Elle déplore que malgré les efforts financiers conséquents des demandeurs, un nombre significatif de Visas Schengen sont rejetés chaque année. Selon un rapport de la Commission européenne, les Marocains sont parmi les plus grands demandeurs de Visas Schengen à l’échelle arabe et africaine, occupant la quatrième position mondiale en 2023.
La même année, plus de 136.000 demandes de Visa Schengen déposées par des Marocains ont été rejetées, représentant près de 8,3 % de l’ensemble des refus de visas en Afrique. Cette statistique alarmante souligne non seulement la frustration croissante parmi les demandeurs mais aussi l’impact financier considérable de ces refus. On estime que ces rejets ont engendré des pertes financières qui dépassent les 100 millions de dirhams, alimentant ainsi les coffres de l’Union européenne.
Hanane Atarguine a argumenté avec vigueur que les fonds dépensés par les demandeurs de Visas Schengen représentent une charge financière significative pour de nombreux ménages marocains. Dans sa question adressée au ministère des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, elle a souligné que la récupération des frais de visa refusés devrait être un droit fondamental pour les citoyens lésés.
L’initiative parlementaire intervient à un moment où les discussions sur la transparence et l’équité des procédures de Visas Schengen sont intensifiées à travers le Maroc. De nombreux Marocains expriment leur frustration quant aux critères souvent opaques utilisés par les consulats européens pour évaluer les demandes de visa.
Cette controverse soulève la question de la demande de réformes pour un processus de délivrance de Visas Schengen. Les appels pour une plus grande clarté dans les critères de sélection et pour une meilleure communication sur les raisons des refus se multiplient, alimentant ainsi les débats au sein de la classe politique marocaine et parmi les défenseurs des droits des consommateurs.
MN/te/APA