C’est la deuxième visite du général Modi au Mali en moins de six mois.
Le général Salifou Modi, numéro deux de la junte militaire qui a pris le pouvoir au Niger depuis le 26 juillet dernier, a effectué, ce mercredi 2 août, une visite à Bamako. Il a été reçu en audience par le président de la Transition au Mali, le Colonel Assimi Goïta. C’est le premier déplacement hors du pays effectué par un responsable de la junte militaire nigérienne regroupée autour du « Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie » (CNSP).
A l’issue de la rencontre, le général Salifou Modi a indiqué qu’il était porteur d’un message au président de la transition malienne, le colonel Assimi Goïta de la part du chef de la junte le général Abdourahamane Tchiani.
Aussi, il a remercié les autorités maliennes « pour leur soutien et leur accompagnement depuis la prise de pouvoir par le CNSP ».
Il a également indiqué que cette visite s’inscrit dans un contexte régional complexe, nécessitant un niveau important de « consultation politique pour la stabilité et la préservation des intérêts de nos populations ».
Il en a aussi profité pour échanger sur «les voies et moyens pour renforcer la coopération sécuritaire, au moment où certains pays envisagent d’intervenir militairement dans notre pays ».
Cette visite intervient au moment où une délégation de la Cédéao était à Niamey afin d’échanger avec les militaires qui ont pris le pouvoir pour rétablir l’ordre constitutionnel et réhabiliter le Président Mohamed Bazoum dans ses fonctions.
Lors de son sommet tenu dimanche dernier, la Cédéao a donné un délai d’une semaine à la junte nigérienne pour rétablir l’ordre constitutionnel, n’excluant pas une intervention militaire pour obtenir gain de cause. A l’approche de l’expiration de cet ultimatum, les chefs d’Etat major de l’organisation régionale se sont réunis à Abuja, sans doute pour se pencher sur la mise en œuvre de cette option.
Dans la foulée des sanctions et menaces formulées par les Chefs d’Etat de la Cédéao dans une déclaration conjointe, Bamako et Ouaga ont indiqué qu’elles n’appliqueront pas cette mesure et aideraient Niamey en cas d’intervention militaire qui seraient selon eux considérée comme « une déclaration de guerre ». Mieux, ces deux pays dirigés également par des militaires, ont aussi menacé de se retirer de la Cédéao au cas où la menace d’intervention militaire était exécutée.
Le N°2 de la junte nigérienne était déjà à Bamako au mois de mars dernier où il avait été reçu par le président de la Transition malienne. C’est suite à cette visite qu’il a non seulement été promu au rang de général de Corps d’Armée. Avant d’être remplacé à la tête de l’État-Major des Armées (CEMA) du Niger en avril dernier par le général de division Abdou Sidikou Issa. D’aucuns avaient interprété cette décision comme une sanction.
MD/ac/APA