En Libye, 85 ressortissants tchadiens détenus ont recouvré la liberté après une intervention diplomatique.
Le ministère des Affaires étrangères, de l’Intégration africaine et des Tchadiens de l’Étranger a annoncé jeudi la libération de 85 de ses ressortissants détenus en Libye, suite à une vague d’arrestations de migrants subsahariens en situation irrégulière.
Ces Tchadiens faisaient partie des nombreux ressortissants africains arrêtés par les autorités libyennes dans la ville de Gatrone (également appelée Qatrun), dans le sud du pays. Grâce à l’intervention rapide des autorités tchadiennes et à une collaboration étroite avec leur ambassade en Libye, un accord a pu être trouvé pour libérer tous les détenus tchadiens possédant des documents de voyage valides ou en situation de régularisation.
Le 4 mars dernier, ce sont ainsi 62 hommes et 23 femmes qui ont recouvré la liberté. Un ressortissant tchadien a malheureusement succombé à une courte maladie durant sa détention. Selon les autorités tchadiennes, 82 autres de leurs compatriotes restent encore incarcérés, mais devraient être libérés prochainement.
Le gouvernement tchadien, suivant les directives du Président de la République, le Maréchal Mahamat Idriss Déby Itno, affirme avoir mis en place des vols charters en partenariat avec certains pays amis et l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) pour assurer le retour volontaire des ressortissants en difficulté.
Arrestation simultanée du chef rebelle du FPL dans la même région
Cette libération intervient au moment même où les autorités libyennes ont mené une opération d’envergure dans la même région sud du pays. La semaine dernière, la 87ᵉ brigade d’intervention rapide de l’armée libyenne a capturé Mahmoud Sallah, chef du Front patriotique pour la libération (FPL), précisément à Qatrun/Gatrone.
Cette arrestation, effectuée sur instructions du commandant en chef des forces armées libyennes, s’inscrit dans le cadre de la lutte contre les groupes armés opérant dans la zone frontalière entre la Libye et le Niger. Mahmoud Sallah est accusé de mener des actions contre le régime militaire du Niger en revendiquant le retour à l’ordre constitutionnel après le coup d’État de juillet 2023 qui a renversé le président Mohamed Bazoum.
Le FPL, dirigé par Sallah, s’oppose au régime du général Abdourahamane Tiani à Niamey et mène des actions de guérilla transfrontalière. Après son arrestation, le chef rebelle a été transféré aux autorités libyennes pour interrogatoire, notamment concernant un enlèvement récemment perpétré par des éléments de son groupe.
Cette capture reflète la coopération renforcée entre la Libye et le Niger, formalisée lors de la visite du chef d’état-major de l’armée libyenne à Niamey en septembre 2024, où les deux pays ont convenu d’unir leurs efforts contre les groupes armés opérant à leur frontière commune.
Tandis que les citoyens tchadiens retrouvent progressivement leur liberté, cette région du sud libyen continue donc d’être le théâtre d’importantes opérations de sécurité visant à stabiliser une zone frontalière particulièrement sensible.
CA/ac/Sf/APA