Les crises régionales au Moyen-Orient et en Afrique centrale ont dominé les discussions entre le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi et le chef du gouvernement espagnol Pedro Sánchez Pérez-Castejón, à Madrid, le 19 février 2025.
À l’issue de leur entretien à huis clos, le dirigeant égyptien en visite à Madrid et le Premier ministre espagnol ont publié une déclaration conjointe sur les relations euro-méditerranéennes, dans un contexte marqué par des défis sans précédent, notamment la migration irrégulière en provenance d’Afrique subsaharienne.
L’Égypte et l’Espagne se sont engagées à renforcer leurs partenariats régionaux dans des domaines d’intérêt commun tels que le commerce et l’investissement, les transports, l’énergie, la migration, l’agriculture et la pêche, la justice, la sécurité, ainsi que la promotion du dialogue inter-culturel.
S’agissant des conflits qui secouent plusieurs pays du Moyen-Orient, Al Sissi et Pedro Sanchez ont exprimé leur vive préoccupation face aux tensions persistantes et aux risques qu’elles représentent pour la région et au-delà. Ils ont salué l’instauration d’un cessez-le-feu à Gaza ainsi que la libération d’otages et de détenus.
L’Espagne a souligné le rôle clé de l’Égypte en tant que médiateur et garant de l’accord de cessez-le-feu. Les deux parties ont insisté sur la nécessité de rendre cette trêve permanente afin de permettre l’acheminement sécurisé et à grande échelle de l’aide humanitaire, ainsi que la libération des otages restants. L’Égypte et l’Espagne ont également réaffirmé leur engagement à soutenir l’Autorité palestinienne dans la fourniture des services de base à Gaza et le rétablissement de la sécurité, en vue de la reconstruction sous l’autorité d’un gouvernement unifié chargé de la stabilisation du territoire palestinien.
Les deux pays ont convenu de collaborer en faveur de la stabilisation du Liban et de la Syrie, ainsi que du processus de réunification des institutions militaires et sécuritaires libyennes. Ils ont souligné l’importance d’avancées politiques et sécuritaires, incluant le retrait total des forces étrangères et des mercenaires.
Leur engagement commun s’étend également à l’Afrique et à la sécurité de la mer Rouge. Ils ont réaffirmé leur coopération en matière de sécurité alimentaire et hydrique, insistant sur l’importance cruciale de la gestion transfrontalière de l’eau conformément au droit international. Les deux dirigeants ont rappelé leur attachement à la stabilité du continent, notamment dans le Sahel et la Corne de l’Afrique, des régions stratégiques pour l’Égypte et l’Espagne.
Les deux pays ont également convenu de préserver la sécurité de la navigation internationale en mer Rouge, un passage vital pour le commerce mondial, compte tenu de son impact direct sur le canal de Suez et les chaînes d’approvisionnement mondiales.
L’Espagne a salué les efforts de l’Égypte en faveur de la stabilité du Soudan, tandis que les deux parties ont insisté sur la nécessité de respecter l’unité et l’intégrité territoriale du pays, ainsi que la préservation de ses institutions étatiques.
Enfin, elles ont réaffirmé l’importance du lancement d’un processus politique inclusif, dirigé et porté par les forces politiques et civiles soudanaises, sans ingérence extérieure, afin de répondre aux aspirations démocratiques du peuple soudanais.
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