Un projet de loi visant à abroger le boycottage d’Israël a été approuvé le 6 avril 2021 par le conseil des ministres soudanais.
Un premier pas avait été franchi en 2020 avec la normalisation des relations diplomatiques entre Khartoum et Tel Aviv. Aujourd’hui, un projet de loi soudanais vise à abroger la loi de boycottage d’Israël adopté en 1958. Le nouveau texte qui a été approuvé par le conseil des ministres mardi 6 avril doit encore obtenir l’aval du conseil de souveraineté, la plus haute autorité du pays.
Considéré comme un pilier du front anti-Israël dans le monde arabe en Afrique, le Soudan avait voté une loi en 1958 qui interdit les échanges commerciaux avec Israël, avec des personnes de nationalité israélienne ou encore avec des entreprises appartenant à des Israéliens. De même, elle interdit l’importation de produits fabriqués, même partiellement en Israël.
Les personnes qui violaient ce boycottage encouraient jusqu’à dix ans de prison ainsi qu’une lourde amende.
Adepte d’une ligne très dure envers Israël, surtout durant les trente ans de règne d’Omar Hassan el-Béchir renversé en avril 2019, le Soudan a rejoint l’année dernière la liste des rares pays arabes ayant normalisé leur relation avec Israël.
Jusqu’en 2020 seuls deux pays arabes entretenaient des relations diplomatiques avec Israël: l’Egypte et la Jordanie, depuis 1979 et 1994 respectivement
Mais depuis l’an dernier, cette liste s’est allongée de plusieurs pays arabes dont le Maroc, les Emirats arabes unis ou encore Bahreïn qui ont normalisé avec Israël sous l’égide de Washington.
Pressé d’intégrer le Soudan sur la scène internationale, le gouvernement de transition installé après la chute d’el-Béchir, a lui aussi opté pour la normalisation avec l’Etat hébreu en contrepartie d’une levée des sanctions américaines qui frappaient jusqu’alors le pays.
Quelques semaines après le retrait de Khartoum de la « liste noire » américaine des Etats accusés de financer le terrorisme, ce qui empêchait les investissements internationaux pendant des décennies, le Soudan et Israël ont signé les « Accords d’Abraham » ouvrant la voie à la normalisation de leur relation.
En voulant mettre un terme au boycott d’Israël, les autorités de transition soudanaises affirment cependant qu’elles tiennent fermement à un règlement du conflit israélo-palestinien, fondé sur la solution à deux Etats, avec la création d’un Etat palestinien aux côtés de celui d’Israël.
CD/APA