A la tribune de la 78e Session de l’Assemblée Générale des Nations Unies, Ouagadougou a révélé des agissements de Paris depuis la prise du pouvoir du capitaine Ibrahim Traoré, en septembre 2022.
La France « a tenté de faire nommer un Premier ministre au Burkina (…). [Elle est] passée à l’imposition de ministres dans des postes stratégiques au sein du gouvernement Burkinabè », a dénoncé, samedi, le ministre d’Etat, Bassolma Bazié, représentant du président de la Transition à la session de l’ONU.
Aussi, selon lui, Paris a « négocié le maintien des relations afin que le capitaine Ibrahm Traoré mette en œuvre tout ce qu’ils décideront, condition sine qua non d’une durée à souhait au pouvoir ».
Il a indiqué que ces agissements ont été menées avec la complicité de la « Communauté internationale » et des « valets locaux en Afrique ».
Le ministre Bazié a affirmé que le capitaine Traoré fait l’objet « de mesures répressives, de menaces, de tentatives de coups d’État, manœuvres immorales », parce qu’il a refusé toutes les propositions de la France « au nom de l’intérêt supérieur de son Peuple ».
Un autre point d’achoppement entre Paris et Ouagadougou : le blocage du matériel militaire commandé par le Burkina.
« En exemple, pour les vecteurs aériens nécessaires pour le contrôle et la défense du territoire, nous avons eu un contrat avec le Brésil dont la Licence d’Arme devait provenir de la Belgique, et le système de Navigation et de Tir ainsi que des Cameras des États-Unis d’Amérique, puis un Moteur du Canada. Ces moyens sont aujourd’hui fallacieusement et cyniquement bloqués », a décrié le ministre d’Etat.
Brouille diplomatique
Les relations entre le Burkina Faso et la France ne sont plus au beau fixe depuis la prise du pouvoir par les capitaines à Ouagadougou.
En fin février, le gouvernement burkinabè avait dénoncé « l’accord d’assistance militaire technique » avec la France. Un mois plus tôt, il avait demandé et obtenu le départ des forces spéciales françaises de son sol.
Les 400 soldats de l’opération Sabre avaient quitté le camp de Kamboinsin, à la périphérie de Ouagadougou, pour le Niger et le Tchad.
Depuis 2015, le pays fait face à une vague d’incursions jihadistes, dans environ 40% du territoire national, faisant des milliers de morts et près de deux millions de déplacements.
SD/ac/APA