L’exemption de visa pour les Marocains au Ghana facilitera également le mouvement des investisseurs, des entrepreneurs et des travailleurs qualifiés entre les deux pays.
À partir du 1er janvier 2025, les ressortissants marocains bénéficieront d’une exemption de visa pour entrer au Ghana. Cette annonce, faite par le gouvernement ghanéen, marque une étape significative dans le rapprochement entre les deux nations, avec des implications potentielles pour leurs relations économiques et diplomatiques. L’information a été confirmée par les autorités d’Accra, la capitale ghanéenne, qui soulignent l’importance de cette décision dans le cadre de la mise en œuvre de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), un projet phare de l’Union africaine (UA) visant à stimuler l’intégration économique sur le continent.
Cette réforme s’inscrit dans une dynamique plus large de facilitation des échanges intra-africains, une priorité de l’Union africaine. En éliminant l’obstacle traditionnel du visa, les deux pays cherchent à encourager une plus grande mobilité des personnes et des biens, un facteur clé pour le renforcement des liens économiques et commerciaux à l’échelle du continent. La ZLECAf, qui regroupe 54 des 55 pays africains, ambitionne de constituer un marché unique africain de plus de 1,3 milliard de consommateurs. Elle vise également à favoriser la libre circulation des personnes, des biens, des services et des investissements entre les pays signataires, et la décision ghanéenne va dans ce sens.
L’exemption de visa ne se limite pas seulement à un acte administratif. Elle constitue un geste diplomatique fort, visant à renforcer les relations bilatérales entre le Maroc et le Ghana. Depuis plusieurs années, les deux nations ont intensifié leur coopération dans des domaines stratégiques tels que l’agriculture, les infrastructures et la technologie. Le Ghana, considéré comme l’un des moteurs économiques de l’Afrique de l’Ouest, voit dans cette initiative une opportunité d’attirer davantage d’investissements marocains, notamment dans les secteurs émergents.
Pour le Maroc, ce changement représente une occasion de renforcer sa présence en Afrique de l’Ouest, une région clé pour son expansion économique et commerciale. Les entreprises marocaines pourront désormais explorer plus facilement les opportunités économiques offertes par le Ghana, notamment dans le développement des infrastructures, la construction, les nouvelles technologies et l’agriculture durable. L’agriculture, en particulier, offre un potentiel énorme, le Ghana étant un acteur majeur de l’agriculture en Afrique, mais confronté à des défis en matière de modernisation et de productivité.
L’un des principaux objectifs de cette exemption est de faciliter les investissements mutuels entre le Maroc et le Ghana. Les entreprises marocaines pourront ainsi mieux s’intégrer dans les chaînes de valeur africaines, et en particulier dans celles de la région ouest-africaine. Le Ghana, de son côté, bénéficiera des expertises et des technologies marocaines dans des secteurs clés tels que les énergies renouvelables, les infrastructures de transport et la gestion de l’eau. La politique marocaine de diversification des partenariats économiques à l’international semble trouver ici un terrain fertile pour se développer davantage.
Cette ouverture aura probablement des retombées positives sur le tourisme, un secteur particulièrement stratégique pour le Ghana, qui cherche à attirer des visiteurs étrangers pour stimuler son économie locale.
Au-delà des bénéfices bilatéraux, cette mesure s’inscrit également dans la vision de l’Union africaine pour renforcer l’intégration du continent. En permettant une plus grande mobilité des citoyens, l’exemption de visa entre le Maroc et le Ghana représente un modèle pour d’autres pays africains, particulièrement ceux qui sont engagés dans la ZLECAf. Il s’agit d’un premier pas vers un marché africain sans frontières, où les entraves administratives sont réduites pour laisser place à des échanges commerciaux et humains plus fluides.
Ainsi, cette décision prise par le Ghana témoigne d’une volonté de renforcer la coopération intra-africaine tout en facilitant l’accès au marché ghanéen pour les Marocains, et vice-versa. Ce genre de réformes peut, à terme, jouer un rôle clé dans le développement des relations commerciales et économiques sur le continent, créant un environnement plus propice aux investissements et à l’émergence de nouveaux projets.
MK/te/Sf/APA