Au-delà de l’accord d’exemption de visa qu’ils viennent de conclure, Accra et Rabat cherchent à renforcer leur coopération dans des secteurs stratégiques tels que l’agriculture, le tourisme et la sécurité.
Le Ghana et le Maroc ont récemment signé un accord pour instaurer une exemption mutuelle de visa pour toutes les catégories de voyageurs des deux pays, a annoncé le ministre ghanéen des Affaires étrangères, Samuel Okudzeto Ablakwa, ce lundi. L’accord, qui doit encore être ratifié par le Parlement ghanéen, s’inscrit dans le cadre du renforcement des relations bilatérales entre Accra et Rabat.
Cette annonce fait suite à une rencontre entre M. Ablakwa et l’ambassadrice du Maroc au Ghana, Imane Ouaadil, au cours de laquelle les deux parties ont réaffirmé leur volonté commune de développer la coopération dans des domaines clés tels que l’agriculture, le tourisme et la sécurité.
En réponse aux rumeurs persistantes sur les réseaux sociaux concernant des attaques supposées contre des ressortissants africains au Maroc, l’ambassadrice Ouaadil a formellement démenti ces accusations, précisant que les citoyens ghanéens, ainsi que tous les ressortissants africains résidant au Maroc, vivent dans un environnement sécurisé.
Sur le plan académique, Rabat a décidé d’augmenter le nombre de bourses accordées aux étudiants ghanéens, passant de 90 à 180 dès cette année académique, renforçant ainsi les liens éducatifs entre les deux pays.
Cette annonce intervient deux mois après la décision du Ghana de suspendre officiellement ses relations diplomatiques avec la « rasd », entité autoproclamée par le Front Polisario, décision qui a été communiquée au Maroc, à l’Union africaine et à l’Organisation des Nations Unies. Le Ghana avait reconnu cette entité en 1979, mais ses relations avec celle-ci ont fluctué au fil du temps.
La position récente du Ghana s’inscrit dans une dynamique plus large sur le continent africain. Depuis 2000, 46 pays, dont 13 africains, ont rompu ou suspendu leurs relations avec la « rasd », signalant un rééquilibrage diplomatique en faveur du Maroc.
Cette évolution diplomatique accompagne une intensification des relations économiques, politiques et culturelles entre le Maroc et plusieurs États africains, consolidant l’ambition de Rabat d’accroître son influence sur le continent.
MK/te/Sf/APA